À l’écoute des peuples autochtones
De plus en plus d’autochtones participent et apparaissent dans les conférences pour la biodiversité. Parés de leurs majestueuses coiffes et de leurs tenues traditionnelles, ils éclaircissent les assemblées. Leur donnera-t-on la parole ?
Changez de stratégie
En 2010, se tenait au Japon la COP 10 sur la biodiversité. Le plan stratégique élaboré et adopté alors comportait 20 mesures : les objectifs d’Aichi. Ils devaient être mis en place avant l’année 2020 afin d’assurer la protection de l’écosystème, tout en contribuant au bien-être humain et en réduisant la pauvreté. Les objectifs d’Aichi comportaient de cinq points :
« Gérer les causes sous-jacentes de l’appauvrissement de la diversité biologique », « réduire les pressions directes », « améliorer l’état de la diversité biologique », « renforcer les avantages retirés » de la biodiversité et « renforcer la mise en œuvre » de la protection de la nature.
L’échéance arrivée, la COP 15 rend compte des progrès des dix dernières années. Selon le rapport Global Biodiversity Outlook 5, quelques progrès émergent, mais les objectifs demeurent loin des attentes. En ce qui concerne les zones protégées, de nouvelles aires sont apparues ou ont été agrandies, cependant la gestion s’avère compliquée. Dans un contexte plus important, le taux de déforestation n’a réduit que d’un tiers. Il semble même s’intensifier dans certaines régions.
Puyr Tembé, Cris Pankararu, Joziléia Kaingang et Gasparini Kaingang à la COP15
Donnez la place aux peuples autochtones
Trente années auparavant, les indigènes ne pouvaient participer au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, explique Cris Pankararu qui représente l’Articuaçao dos Povos Indigenas do Brasil. En 2022, sur les 15 723 personnes inscrites à la COP, on compte 497 personnes qui représentent une communauté autochtone ou tribale. Du Congo-Kinshasa au Pérou, du Népal à la Suède, ils décident de se déplacer jusqu’au Canada. Tous semblent penser que la réflexion sur la biodiversité de la COP 15 ne peut pas se faire sans eux.
Les peuples indigènes montrent leur savoir-faire en ce qui concerne la protection de la nature et des animaux. Un article paru dans Current Biology explique que les populations autochtones n’utilisent qu’un quart de leur territoire dont ils préservent 80 % de leur biodiversité. L’étude annonce que ces terres-là apparaissent comme « les plus saines » de notre planète. Jusqu’à présent, la sauvegarde des écosystèmes utilisait des méthodes occidentales. Selon Lakpa Nuri Sherpa, coprésident de International Indigenous Forum on Biodiversity (IIFB) :
« Il y a tellement de bonnes choses dans les pratiques traditionnelles des autochtones qui sont des solutions par rapport au problème dont on parle à la COP »
Pour lui, on se doit de changer notre état d’esprit vis-à-vis de la terre et de la nature. Il faut voir la terre comme une « empreinte de spiritualité ». Il exige aussi que les gouvernements reconnaissent le savoir des peuples autochtones.
Source : Université de Montréal Nouvelles, L’Info Durable, Current Biology, Espaces Autochtones
Crédit photo : Alexis Aubin, Maud Cucchi
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