Breveter le vivant est aujourd’hui devenu une pratique courante dans le milieu de l’agriculture. On reproche souvent aux grands groupes agro-industriels de s’approprier les semences (naturelles ou OGM) pour générer des profits énormes et paupériser les agriculteurs. De nouvelles initiatives comme Open Source Seed Initiative proposent des semences libres de droit pour que les graines redeviennent un marché commun et libre.
Pour contrer Monsanto, Bayer ou Syngenta qui disposent à eux seuls des droits de propriété sur la quasi-totalité des semences mondiales, le collectif Open Source Seed Initiative a développé une plateforme de vente de semences libres de droit. En effet, le défi est de taille : les trois géants de l’agro-industrie ont aujourd’hui quasiment le monopole sur la vente des semences. La plupart de celles-ci sont des espèces hybrides ou stériles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas reproductibles ou bien qu’elles ne donnent pas de nouvelles graines pouvant être utilisées. Ainsi, ils s’assurent (et font signer un contrat par les acheteurs) que tous les ans les agriculteurs viendront leur racheter des graines, à des prix exorbitants. Le problème est particulièrement criant pour les agriculteurs des pays en développement qui s’endettent auprès de Monsanto, et achètent des semences OGM qui développent des résistances accrues contre les nuisibles…
Les semences peuvent-elles être une marchandise comme une autre ? Est-ce acceptable qu’une petite dizaine de gros semenciers détienne plus de 80 % du patrimoine des semences, pourtant patiemment amélioré pendant des siècles par des générations de paysans ? Ne s’agit-il pas d’un patrimoine de l’humanité, d’un bien commun et collectif auquel tout un chacun devrait avoir accès ? » (ecoconso.be)
Pour redonner le pouvoir de créer, développer et échanger leurs graines, Open Source Seed Initiative permet à quiconque d’acheter ces semences avec la possibilité de les utiliser librement. L’idée d’un échange constant entre les agriculteurs est cruciale puisqu’elle permet d’assurer la diversité génétique des variétés paysannes et ainsi d’assurer des rendements plus productifs d’une saison à une autre.
L’Open Source Seed Initiative dispose aujourd’hui d’une trentaine de variétés de 14 végétaux largement cultivés (carottes, tomates, poireaux etc.) parmi les quelques 375 graines disponibles sur leur site. La charte de l’Open Source Seed Initiative précise également que, si les semences sont libres d’être utilisées au bon vouloir des agriculteurs, ils ne peuvent toutefois pas faire de modification génétique sur celles-ci ! Seule contrainte : 2% des graines récoltées issues de ces semences doivent être mises gratuitement à disposition sur le réseau.
Source : La Relève et la Peste