Sa Dernière Femme
La pièceretrace les dernières années de Catherine Parr (1512-1548), ultime épouse du roi Henri VIII et la seule à avoir échappé à la répudiation, à l’exécution ou à la mort en couches.
Femme d’exception, elle a su préserver sa position en épousant le roi tout en revendiquant un rôle égal au sein du couple, ce qui n’a pas manqué de choquer la Cour. Figure fascinante, Catherine incarne le combat des femmes pour leur émancipation à travers les siècles. Son destin illustre aussi la place souvent marginale accordée aux femmes dans l’Histoire, longtemps écrite par les hommes.
Dans cette mise en scène, les costumes de la Renaissance laissent place à des vêtements contemporains, soulignant la résonance actuelle du parcours de Catherine Parr. La pièce, bien que nourrie d’éléments biographiques, reste une fiction à la tonalité féministe, portée par une langue moderne. Cependant, le texte, souvent anecdotique, ne rend pas totalement justice à cette femme érudite et rusée, qui lisait Aristote et Plutarque et écrivait elle-même des ouvrages savants.
Créée en 2015 au Festival de Stratford, cette œuvre est aujourd’hui mise en scène au Rideau Vert par Eda Holmes, également directrice du Centaur, qui avait déjà monté The Last Wife en 2019. La distribution est solide : Henri Chassé et Marie-Pier Labrecque incarnent le couple royal, Mikhaïl Ahooja joue l’amant de Catherine et Lauren Hartley interprète Élisabeth.
Henri Chassé, malgré une récente commotion cérébrale, brille dans le rôle du roi, puissant et colérique. Quant à Marie-Pier Labrecque, elle campe une Catherine à la fois forte et vulnérable.