C’est une nouvelle victoire sur le paludisme. Après les Maldives en 2015, le Sri Lanka est le deuxième pays du Sud-Est asiatique à avoir vaincu cette maladie susceptible d’infecter quelque 3,2 milliards de personnes dans le monde selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 5 septembre, l’organisation a annoncé que cette île de vingt-deux millions d’habitants, dans l’océan Indien, avait éradiqué le paludisme.
Cela signifie que durant trois années consécutives, zéro cas local n’a été enregistré à l’intérieur de cet Etat insulaire qui a longtemps été un foyer de paludisme ou de malaria, l’autre nom de la maladie.
« Le travail mené au Sri Lanka est vraiment remarquable. Il y a quelque cinquante ans, c’était pourtant l’un des pays les plus affectés par la malaria, mais il est maintenant libéré », a déclaré le docteur Poonam Khetrapal Singh, le directeur régional de l’OMS.
L’Asie du Sud-Est est fortement touchée elle aussi. Si le Sri Lanka est maintenant libéré, le paludisme continue de sévir dans les pays voisins : Birmanie, Inde, Thaïlande, Cambodge et Laos. La victoire obtenue par les autorités sanitaires sri-lankaises clôt une longue période où le paludisme a sévi sur l’île.
Le tournant dans la stratégie de lutte contre la maladie est intervenu au début des années 2000. Avec des résultats impressionnants : 68 % de baisse du nombre de cas pour les seules années 2000-2001. L’aide financière, en 2007, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a permis d’amplifier le combat. Cette année-là, seulement 198 cas indigènes ou importés ont été recensés, la baisse étant alors de 99 % par rapport au niveau de l’année 2000. Un an plus tard, 2008 fut la première année où aucun mort n’a été enregistré à partir de cas de paludisme contracté sur le sol sri-lankais.
Il faut aujourd’hui maintenir le dispositif de veille sanitaire, afin d’éviter la possibilité d’importation de nouveaux cas, en particulier des pays voisins toujours infectés, insiste l’Organisation mondiale de la santé. Dans sa « stratégie mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 », adoptée en mai 2015, l’OMS a fixé des objectifs ambitieux : réduire de 90 % l’incidence du paludisme d’ici à 2030, réduire de 90 % aussi le taux de mortalité liée à la maladie d’ici à 2030 et éliminer le paludisme dans au moins trente-cinq pays dans les mêmes délais.
Source : Le Monde