Ce marin hors du commun a décidé qu’il allait contribuer au nettoyage des océans, grâce à un nouveau concept de quadrimaran géant.
Yvan Bourgnon revient à peine d’un tour du monde sur un catamaran de sport (c’est-à-dire non habitable et sans assistance) qu’il se lance déjà dans un projet révolutionnaire : l’invention d’un navire nettoyeur des océans.
Cette idée un peu folle est née d’un constat aussi triste que connu : les mers et océans sont infestés de détritus plastiques. Ces déchets sont réduits en des fragments qui ont des conséquences terrifiantes sur l’environnement, notamment pour les animaux marins qui les avalent. Ces derniers meurent souvent étouffés par des résidus invisibles à l’œil nu.
“À 10 ans, j’ai fait un tour du monde avec mes parents. Il n’y avait pas de plastique. Trente-trois ans plus tard, il y en a partout”, raconte Yvan Bourgnon
Une étude récente, menée par la fondation Ellen MacArthur et le cabinet McKinsey, vient confirmer ce constat et estime qu’en 2050, la masse de plastique présente dans les océans sera égale (voire supérieure) à celle des poissons.
Pour y remédier, Yvan Bourgnon propose une impressionnante solution : un immense quadrimaran (un navire à quatre coques) qui fera 60 mètres de long et 71,5 mètres de large, aura une capacité de stockage de 300 mètres cubes, et s’appellera Le Manta. Un voilier de très grand taille auquel sera accroché un peigne géant de 72 mètres de large, qui ratissera la mer pour récupérer tout ce qui flotte. Un système (mécanique ou non) sera ensuite mis en place pour récupérer le plastique concentré en blocs. Pour faire taire les mauvais esprits, le navigateur écolo a précisé la nature de son projet à Futura Science :
“On ne va pas tout ratisser ! Mais on peut faire deux choses. D’abord, travailler sur les zones les plus contaminées, environ 10 000 sur la planète, et faire du ramassage alors que les déchets ne sont pas encore très fragmentés donc récupérables. […] Et mener des actions ponctuelles, rapides, quand des pollutions accidentelles se produisent en cas de grandes inondations.”
Un navire respectueux des animaux
“Cette opération de recherche de fonds ne couvrira que 80 000 euros, sur les 200 000 de la première étape, précise Yvan Bourgnon. Pour nous, c’est une bonne mesure de l’adhésion du public. Et cela fonctionne mieux que ce que nous avions prévu puisque nous avons déjà récolté plus de la moitié de la somme.”
Et comme le marin est malin, le bateau ne deviendra pas un prédateur malgré lui. Sa vitesse très faible de deux nœuds (soit 3,7 kilomètres par heure), lors des phases de ratissage, laissera le temps aux poissons de s’éloigner et un système d’ultrason fera fuir les mammifères plus lents.
Le Manta a aussi un autre but : nous montrer les quantités de déchets qui peuvent être récoltées dans les mers et océans — nous faisant ainsi prendre conscience de l’impact du plastique sur notre environnement.
Source : Konbini