Initiée par l’association Derrière les œuvres, l’exposition-vente intitulée Refuge(s) a pour but de récolter des fonds pour l‘Auberge des migrants, mouvement caritatif qui vient en aide aux exilés de Calais depuis 2008. Gabriela Sismann — fondatrice de Derrière les œuvres — a dans l’idée de se mobiliser à travers les arts.
Elle explique : “Avec ce projet artistique à but caritatif nous voulions, au moyen de la photographie — support qui permet aujourd’hui d’attirer le plus d’acquéreurs —, mettre en avant ceux qui souffrent du drame humanitaire que nous connaissons.”
Ils sont trois photographes, Aglaé Bory, Jean-Philippe Carré-Mattei et Albin Millot (membres de la mission photographique France(s), territoire liquide) à avoir ainsi apporté leur regard sur l’exil et le refuge mouvant de la jungle, où ils se sont rendus à plusieurs reprises depuis juin dernier. Christian Salomé, le président de l’Auberge des migrants, les a accompagnés. Il raconte les liens qui se créent alors entre artistes et migrants :
“L’aspect ressenti est exceptionnel en ce que les gens ont vécu des choses inhabituelles. Les artistes s’attachent aux personnes qu’ils rencontrent, à ce qu’ils voient. Ils passent du temps ici par respect et parce qu’ils ne peuvent pas, humainement, faire autrement : personne ne peut rester indifférent.”
Effectivement, ils ne repartaient pas indemnes. “Rentrer à Paris faisait parfois ressentir un manque, appelant l’envie de revenir et d’agir”, explique Jean-Philippe Carré-Mattei. Leur point de chute était l’école faite de bâches du chemin des Dunes : on venait y apprendre l’anglais et le français, les femmes y amenaient leurs enfants, l’atmosphère y était plus apaisée. Parfois, les photographes se retrouvaient même à enseigner. Aglaé Bory explique :
“Beaucoup nous ont expliqué qu’ils avaient du mal à suivre les cours malgré leur motivation, tant ils avaient la tête prise. Ils n’arrivaient plus à se projeter, à savoir ce qu’ils allaient devenir. Certains étaient aussi dans un stress post-traumatique, d’autres étaient épuisés mais à l’affût. C’est un espace spécial : ils sont des milliers au mètre carré à vouloir la même chose, à espérer une vie meilleure. Ça créait un concentré d’espoir et de désespoir.”
Vous trouverez ci-joint, un exemple de photos prises:
Source : Konbini