Il y a plusieurs types d’obsolescence. Il y a l’obsolescence par incompatibilité (une entreprise sort une nouvelle prise qui ne permet pas de charger les appareils que nous possédons), l’obsolescence par péremption (des fabricants raccourcissent la durée de vie des produits alors qu’ils sont encore consommables) et l’obsolescence esthétique ou psychologique (le consommateur en vient à trouver son objet démodé). Le type d’obsolescence dont nous devons nous préoccuper au plus sacrant fait en sorte qu’un système est prévu pour accélérer la défaillance de l’objet et qu’en plus, le consommateur se retrouve privé des pièces de rechange ou de la possibilité de le faire réparer.
Heureusement, il y a une riposte qui s’organise, qui donne espoir. Des mouvements en Europe et aux États-Unis naissent pour forcer les fabricants à mettre à la disposition des consommateurs les outils et les instructions nécessaires pour réparer leur appareil brisé. Depuis 2015, en France, les entreprises peuvent être poursuivies pour délit d’obsolescence programmée. En Suède, le gouvernement offre une déduction fiscale à ceux qui font réparer leurs électroménagers. Aux États-Unis, des cultivateurs ont créé le mouvement Right to Repair afin de pouvoir utiliser leur clé à molette comme bon leur semble.
Au Canada, les consommateurs qui se sentent lésés doivent s’en remettre à certains articles de la Loi sur la protection du consommateur portant notamment sur les garanties légales, m’a dit Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de protection du consommateur.
Des lieux sont également mis à la disposition des citoyens pour prolonger la vie de leurs appareils et qu’on appelle des « makerspaces ». Montréal aura son premier « makerspace » doté d’équipements industriels. Situé à Saint-Henri, Espace Fabrique couvrira une superficie de 12 000 pieds carrés. On y retrouvera de la machinerie spécialisée comme une fraiseuse, un tour à métal, des postes de soudure, des appareils de tôlerie, etc.
Source: La Presse