« Je sais que les chances sont minces qu’il voit ce message, mais je tiens énormément à le faire : j’aimerais remercier du fond de mon coeur le chauffeur d’autobus de la 85 Hochelaga, qui, à tous les matins, à l’arrêt d’autobus de mon école nous dit de ne pas lâcher, qu’on est capable d’y arriver, de terminer cette longue année scolaire. […] C’est grâce à lui, aujourd’hui, que j’ai terminé mon secondaire 5 ! »
Ce message – publié sur la page Facebook Spotted STM il y a un peu plus d’une semaine – a vite recueilli plus d’un millier de mentions « J’aime » et a été partagé plus de 200 fois
Le chauffeur en question s’est vite reconnu et a répondu sur la même page : « Tous ces jeunes qui montent avec moi le matin méritent qu’on les encourage. Mes 2 enfants sont en secondaire 4 et 5 et je sais à quel point ça peut être difficile, par moments, le secondaire. Mais faut pas lâcher ! J’ai été très fier de vous transporter, tous et chacun d’entre vous », a écrit Guy Blais le jour même. « En terminant, je voudrais juste te dire que si tu as terminé ton secondaire, je n’ai rien à voir là-dedans : c’est toi qui as fait tout le travail ! Encore une fois, bravo ! Au plaisir de te croiser de nouveau dans mon bus ! »
Il les encouragent également dans leurs examens. Jeudi dernier, des élèves de l’école secondaire d’Anjou révisaient leurs notes une dernière fois, massés dans l’autobus bondé. Ça jasait de « système lymphatique » à l’arrière. Assis tout au fond, un grand ado qui portait un polo froissé à l’effigie de l’école cognait des clous. Il était à peine 8 h.
« Restez cool pour vos examens et ça va bien aller », leur a dit le chauffeur avant de les faire descendre devant l’établissement du nord-est de la métropole.
Chaque matin depuis qu’on lui a attribué ce trajet, à la fin du mois de mars, alors que les ados montrent à bord de son autobus, M. Blais les accueille avec un chaleureux « bonjour, jeune homme » ou « bon matin, mademoiselle ». Il les questionne sur leurs cours de la journée. Le chauffeur fait jouer des chansons entraînantes – question de les réveiller – choisies au hasard parmi sa « playlist » éclectique contenant 4000 titres – des Backstreet Boys à Elvis en passant par No Doubt.
Guy Blais a été embauché à la STM comme chauffeur il y a deux ans à peine. Il a fait carrière comme fonctionnaire au gouvernement du Québec, où il s’ennuyait à mourir.
« Dans mon ancien travail, je n’arrivais pas à me réaliser. Aujourd’hui, j’essaie de faire la différence dans la vie des gens en partant de la base. » M. Blais souhaite travailler encore longtemps à la STM. « Un moment donné, tu réalises que tu n’as rien qu’une vie, alors tu es mieux d’en profiter. »
Source: La Presse
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