Être généreux active des zones du cerveau liées à la sensation de bonheur, ont mis en évidence des chercheurs. Il faut donner ! Cela active des zones du cerveau liées à la sensation de bonheur – c’est en tout cas ce que montre une étude publiée le 11 juillet 2017 dans la revue Nature Communications. Elle suggère que ce mécanisme pourrait expliquer les actes de générosité.
Du bonheur avant même que le don ne soit effectué
L’équipe de six chercheurs a conduit une expérimentation à l’université de Zürich (Suisse), dans laquelle ils ont annoncé à 50 personnes qu’elles allaient recevoir 25 francs suisses (environ 23 euros) par semaine, pendant quatre semaines. À la moitié des participants, les chercheurs ont dit que cet argent était pour eux, tandis qu’à l’autre moitié, ils ont dit que cette somme devait être dépensée au profit d’autres personnes. Dans les deux cas, les participants ont été invités à écrire comment ils pensaient dépenser l’argent.
Leur « niveau subjectif de bonheur » a été évalué par un questionnaire, puis ils ont répondu à des questions alors que leur cerveau était observé par IRM (accepteraient-ils de donner telle ou telle somme à une personne donnée ?). Résultat : le groupe qui s’était engagé à donner l’argent déclarait un niveau de bonheur supérieur à l’autre groupe, alors même que le don n’avait pas été effectué en réalité, selon l’étude.
Les participants du premier groupe se sont aussi montrés plus généreux dans l’exercice de questions sous IRM et leur activité cérébrale était plus intense dans la zone du cerveau liée à la sensation de bien-être et de bonheur ajoutent les auteurs, issus de l’université de Lübeck (Allemagne), de la Feinberg School of Medicine de Chicago et de Zurich.
Certains théoriciens ont avancé le fait que le don augmente le prestige du donateur au sein de son groupe, ou encore qu’il améliore la cohésion et la coopération, éléments essentiels à la survie. D’autres ont suggéré que l’on donne parce qu’on attend quelque chose en retour. « Notre étude apporte des preuves comportementales et neurologiques en faveur d’un lien entre générosité et bonheur », affirment les auteurs. Un résultat qui pourrait avoir des implications, alors que « dans la vie quotidienne, les gens sous-estiment le lien entre générosité et bonheur et exagèrent les bénéfices de la consommation ».
Source : Science et Avenir