En 2003, alors âge de 20 ans, l’américain Mark Herrema cofonde la société Newlight avec un constat en tête : « les arbres captent le carbone de l’air pour fabriquer leurs feuilles. Les coraux font la même chose pour croître. Si la nature y parvient chaque jour, pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même? » Le concept est simple, mais sa résolution scientifique, un véritable casse-tête.
Les expériences similaires se sont toutes révélées coûteuses en énergie nécessaire au captage et à la transformation des émissions de CO2. Si bien que le produit obtenu n’est pas plus vertueux ni rentable que le plastique à base de pétrole.
Après de multiples essais ratés, Newlight va pourtant réussir à mettre au point un biocatalyseur qui mélange de l’air à du méthane (le deuxième plus grand contributeur des gaz à effet de serre), et les transforme en molécule de plastique. L’usine produit de petites granules, qui ressemblent comme deux gouttes d’eau au plastique classique.
Ce nouveau biocatalyseur permet d’obtenir « neuf fois plus » de polymère que lors des précédents tests, se réjouit Mark Herrema : « Nous sommes donc plus compétitifs, tout en agissant davantage contre la pollution. C’est une première! »
Depuis 2013, le plastique obtenu, baptisé AirCarbon, a été vendu à un fabricant de chaises de jardin. Soixante-quinze autres applications — des pièces automobiles aux bouchons de bouteille — sont en développement dans l’usine californienne de l’entreprise.
« L’AirCarbon peut remplacer plusieurs types de plastiques, comme le polyéthylène [qui compose l’essentiel des sacs et des emballages] et le polypropylène », assure l’innovateur. Un marché potentiellement colossal.
SOURCE : National Geographic