Le 20 décembre 1990, les mineurs du Nord Pas-de-Calais remontaient pour la dernière fois les 780 mètres qui les séparaient de la surface. Le visage noirci, lampe fixée sur le casque, chacun de ces travailleurs de la fosse 9/9 bis, d’Oignies, tenait à la main une gaillette, ces morceaux de charbon qui ont marqué la région.
Vingt-sept ans plus tard, les mines font à nouveau parler d’elles. Sous un nouveau visage, moins sombre, celui de la transition énergétique. A Avion, à 3 kilomètres de Lens, Gazonor a inauguré jeudi 26 octobre l’un des premiers sites français de production d’électricité verte à partir de grisou. Cette PME, filiale du producteur de gaz la Française de l’énergie, capte et valorise ce méthane, gaz incolore et inodore contenu dans les anciennes mines, en le transformant en électricité. « Il s’agit bien de gaz de mine, c’est vertueux, insiste Philippe Vasseur, ancien ministre, désormais commissaire spécial à la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts-de-France.
L’objectif est de récupérer le grisou avant qu’il ne s’échappe naturellement dans l’atmosphère par le biais des installations déjà existantes sur les anciens puits de mine. Après récupération, ce grisou est envoyé dans un compresseur qui alimente un moteur à gaz de 1,5 mégawatt générant de l’électricité verte. Ces structures en acier bleu fonctionnent sept jours sur sept, en continu. « Chaque moteur produit davantage que trois éoliennes, insiste Julien Moulin, jeune président de Gazonor….
Source : Le Monde