Les gliomes malins sont la principale cause de mortalité due aux cancers du cerveau, autant chez les enfants que chez les adultes. Selon une étude récemment parue dans le prestigieux Nature, la croissance de ces cancers agressifs pourrait être abolie en leur coupant l’accès à une molécule produite par les neurones adjacents.
Les travaux précédents de ce groupe avaient montré que certaines molécules relâchées par les neurones lors de la transmission de l’influx nerveux stimulaient la croissance des gliomes, suggérant que ces tumeurs ont besoin de leur environnement immédiat pour progresser. Cette dépendance des tumeurs face à leur environnement est très intéressante, car elle suggère qu’il pourrait être possible de neutraliser la croissance des gliomes en modifiant cet environnement, par exemple en empêchant la production des molécules procancéreuses par les neurones.
Cibler l’environnement tumoral
Le groupe du Dr Monje a exploré cette possibilité en greffant des gliomes malins humains chez deux souches de souris, une normale et une autre chez qui le gène codant pour la neuroligine-3 avait été éliminé. Les résultats sont spectaculaires : alors que les tumeurs ont progressé rapidement chez les souris normales, elles se sont avérées incapables de se développer pendant plusieurs mois chez les souris mutantes. La production de neuroligine-3 par les neurones semble donc jouer un rôle absolument essentiel pour la croissance des gliomes, ce qui suggère que des thérapies ciblant spécifiquement cette protéine pourraient représenter une nouvelle façon de combattre ces tumeurs.
Source : Journal de Montreal