Un nouveau procédé pour recycler le polystyrène!
Lundi 20 août 2018, une nouvelle usine de recyclage de polystyrène, ce plastique numéroté 6, vient d’ouvrir ses portes à Anjou dans l’est de Montréal. Une très bonne nouvelle quand on sait que le polystyrène est l’une des formes de plastiques les plus utilisées, mais les moins recyclées au monde.
Emballages électroménagers, alimentaires et de restauration, pots de yaourt, produits isolants, le polystyrène se retrouve partout. À l’heure actuelle au Québec sur les 92 000 tonnes produites par an, une infime partie est recyclée. 80 % du polystyrène produit termine dans des sites d’enfouissements.
Mais il y a de l’espoir. La jeune compagnie québécoise Polystyvert spécialisée dans le développement de solutions et technologies propres et vertes vient de mettre en place un procédé innovant qui permet la dissolution du polystyrène à partir d’une huile naturelle. Cette nouvelle technique sera utilisée au sein de cette nouvelle usine. Cette dernière servira d’usine de « démonstration ». Selon la compagnie, elle devrait être capable de traiter 600 tonnes de polystyrène par an.
Comment ça marche?
« Le polystyrène expansé est constitué à 98 % d’air, et 2 % de polymères », explique Roland Côté, chimiste chez Polystyvert. Une fois celui-ci plongé dans le procédé à base d’huile, il se dissout rapidement. Par la suite, il peut être facilement séparé du solvant et purifié afin de récréer des granules de polystyrène pures à 99 %. Cela permet tout simplement de recréer du polystyrène neuf de grande qualité à partir d’un matériau usagé. C’est l’un des procédés les plus avant-gardistes dans le domaine.
Cette technique est également intéressante, car sous forme liquide, il est possible de transporter dix fois plus de polystyrène du lieu de collecte à l’usine de recyclage. L’empreinte carbone de ce dispositif par rapport à un dispositif classique est clairement réduite.
Selon la PDG de l’entreprise, Solenne Brouart Gaillot, il s’agit d’un modèle d’économie circulaire: « on utilise tout le temps la même chose pour faire la même chose; on n’a pas besoin de réextraire du gaz ou du pétrole, on laisse les énergies fossiles dans le sol » explique-t-elle.
Pour l’instant, l’usine ne sera pas utilisée pour traiter les déchets domestiques. Elle servira uniquement à recycler le polystyrène produit en grande quantité et provenant de différents secteurs industriels. Par ailleurs, puisqu’il s’agit d’un procédé étant mobile, il pourra donc être implanté directement dans les usines qui produisent ce matériau.
Le polystyrène à usage domestique au Québec
Le Québec est à la traîne. À l’heure actuelle, c’est seulement 18 % des Québécois qui ont accès à un centre de récupération ou de traitement du polystyrène rigide dans leur région, contre environ 70 % des Canadiens.
Il n’y a pour l’instant pas d’entente prévue entre la start-up Polystyvert et la Ville de Montréal ni avec aucun arrondissement de la ville. Il existe à l’heure actuelle pour les particuliers des solutions alternatives comme les écocentres de LaSalle ou Saint-Laurent, mais l’acheminement demeure la responsabilité des particuliers puisqu’il n’y a pas de prise en charge par les services de ces villes. Ceux qui le souhaitent pourront désormais apporter leurs déchets de polystyrène à l’usine Polystyvert à Anjou.
Néanmoins selon la PDG de Polystyvert, Solenne Brouart Gaillot, il devrait bientôt être possible de mettre les emballages plastiques numérotés 6, directement au bac de recyclage « vous pourrez mettre vos emballages plastiques électroménagers et alimentaires directement dans le bac de recyclage, et ils s’en iront directement à l’usine de traitement, ça s’en vient très bientôt. »
Sources: Radio Canada – Le Devoir — La Presse — TVAnouvelles