Une découverte qui va changer votre vision de l’autisme
La communauté scientifique considère que la proportion de personnes autistes présentant une déficience intellectuelle varie de 13 % à 84 %. Cette variation de 70 % montre que la notion d’intelligence autistique fait débat. Peut-on réellement parler de déficience intellectuelle ou bien d’une intelligence différente? La professeure Isabelle Soulières, titulaire de la Chaire de recherche stratégique sur l’optimisation du potentiel cognitif des personnes autistes à l’UQAM, affirme que les autistes présentent une intelligence distincte qu’il ne faut pas écarter.
Intelligence atypique parfois cachée
Le mot autisme vient du grec autismus qui signifie « soi-même ». D’ailleurs, de nombreux enfants autistes apprennent à lire, écrire ou même jouer du piano par eux-mêmes.
« Au moins 10 % des autistes apprennent à lire par eux-mêmes avant d’entrer à l’école. » Pr Isabelle Soulières
D’après l’étude de la Professeure Soulières, cette intelligence autistique est fondée sur des bases cérébrales distinctes. Les enfants autistes repèrent des régularités dans la structure sous-jacente des agencements de lettres, de chiffres ou des notes. Cela leur permet de les retenir et de les réutiliser. La capacité de concentration et d’abstraction est également une caractéristique de l’intelligence autistique. Les autistes semblent en effet être plus disposés à devenir des experts dans leur domaine d’intérêt.
Adapter les méthodes d’enseignement
L’intelligence autistique s’exprime donc de bien des manières. Pourtant les tests de QI courants se concentrent sur l’expression verbale. Or, les enfants autistes ont souvent du mal à communiquer verbalement. Isabelle Soulières demande alors une adaptation des méthodes d’enseignement. Grâce à son étude auprès d’enfants autistes dans des écoles primaires de la Rive-sud de Montréal et aux progrès de l’imagerie médicale, elle développe des méthodes alternatives d’apprentissage.
« On doit plutôt miser sur leurs centres d’intérêt, sur les forces et les habiletés associées à leur développement cognitif atypique, que ce soit dans les classes régulières et spécialisées en milieu scolaire ou en contexte d’intervention dans les centres de réadaptation. » Pr Isabelle Soulières.
Avec cette étude sur l’autisme, Isabelle Soulières défend le principe de neurodiversité. Il existe plusieurs formes d’intelligence humaine, des cognitions différentes et l’autisme en est une illustration. Ces intelligences doivent être exploitées de manière complémentaire pour en apprécier le potentiel.
Sources : La Recherche, Actualités UQAM, Les Echos
Crédits photo : Les Echos
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