Marseille : une nurserie pour bébés poissons
Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés, qui l’eût cru, déplorent la perte de… la biodiversité !
Un écosystème fragilisé
Les fonds côtiers sont à la croisée d’enjeux socio-économiques (ressources halieutiques) et écologiques (ressources naturelles et patrimoniales). La pêche, le tourisme, le transport maritime et donc les activités portuaires peuvent constituer une menace pour la biodiversité des fonds marins. Le changement climatique est malheureusement lui aussi de la partie. Il joue ainsi un rôle d’accélérateur des pressions existantes sur les ressources naturelles de la mer. Avec le réchauffement des eaux, la biodiversité marine est fragilisée. Cette terrible nouvelle impacte d’ailleurs aussi bien les habitants des fonds marins que les hommes, puisque les stocks halieutiques diminuent. À Marseille, l’association Ecocéan se mobilise…
CasCioMar, pour protéger les plus petits
Le projet de ferme d’élevage CasCioMar voit le jour en 2016 dans le port de Marseille. Dans un objectif de meilleure gestion des milieux côtiers, CasCioMar élève des poissons juvéniles avant de les relâcher en mer. Une équipe d’Ecocéan accompagne ainsi des pêcheurs locaux sur les trois sites afin de capturer de tout petits poissons, appelés post-larves, avant qu’ils n’atteignent la côte. Les bébés sont ensuite introduits dans la nurserie pour grandir sans la menace des prédateurs. En effet, le taux de survie d’une larve dans un port est de seulement 5 %. Ils seront finalement relâchés dans leur milieu naturel au bout de 4 à 6 mois, lorsqu’ils seront assez grands pour ne pas être prédatés.
Dernier relâché de l'année pour les jeunes #poissons de la ferme CasCioMar à #Cassis #biodiversité #méditerranée #repeuplementmarin
©ECOCEAN pic.twitter.com/aNUwzodBmY— Ecocean (@EcoceanPCC) October 11, 2016
Une diversité retrouvée
Loin d’encourager leur domestication, le projet CasCioMar accueille ainsi dans sa nurserie 40 espèces différentes. Le taux de survie des post-larves dans la ferme d’élevage est de 80 %, bien plus élevé qu’en milieu naturel ! Optimiser leur chance de survie, c’est donner un petit coup de pouce à une biodiversité déjà fragilisée. En trois ans le programme a ainsi permis de relâcher 300 jeunes poissons dans la Méditerranée. Les bénéfices d’une telle action de sont plus à prouver. La nurserie restaure et repeuple les petits fonds côtiers en permettant aux larves de poisson de grandir sans la menace des prédateurs. CasCioMar contribue ainsi à préserver la biodiversité de la Méditerranée, berceau de la vie marine.
Les océans sont les premiers concernés par le changement climatique. Une altération de leur biodiversité a un impact direct sur nos vies quotidiennes. CasCioMar est ainsi un exemple de projet de restauration écologique en vue de l’adaptation des milieux marins au changement climatique.
Sources : CDC Biodiversité, Ecocéan, Energy Observer
Photo de couverture : © Unsplash
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