Maroc : l’avenir de l’agriculture dans la permaculture
Alors que presque un milliard d’individus souffrent encore de la faim dans le monde, comment envisager de nourrir dix milliards de bouches d’ici 2050 ? Étourdissants, ces nombres nous forcent douloureusement à repenser nos modes de production. Au risque de devenir un luxe, manger à sa faim dans 30 ans constitue l’un des plus grands enjeux de notre époque, le tout en palliant les pénuries d’eau — de plus en plus fréquentes —, en limitant l’épuisement de nos ressources et la destruction des sols.
Retour aux sources. Et si la permaculture portait en ses germes une solution viable et durable ? Exemple frappant par sa simplicité et ses résultats avec les jardins d’Eden d’une Marocaine qui a su déterrer notre lien originel avec Dame Nature tout en produisant des tonnes de fruits et légumes.
Retisser le lien entre nature et alimentation
Dans le nord du Maroc, à Arbaa Shoul, Zineb Idrissi a fait l’acquisition, il y a plus de vingt ans déjà, de deux hectares de terre aride, en apparence morte et appauvrie, dont plus personne ne voulait. En y fondant ses Jardins de Zineb, cette dernière a su revitaliser tout un terrain en travaillant de concert avec les écosystèmes naturels.
Se contenter des ressources à disposition, travailler avec le cycle et les saisons de la nature, respecter les sols en évitant de les transformer en une usine de production intensive… autant de directives qui font de la permaculture une solution saine à la revitalisation des terres et à des rendements plus divers, par le biais d’un circuit court et local, respectueux de l’environnement.
En somme, exit les produits chimiques et le labourage intensif. Chez Zineb, on recycle les déchets, on utilise des haies pour séparer les cultures, on valorise les énergies renouvelables et on laisse la nature imposer son diktat plutôt que l’inverse.
Oser le retour aux pratiques ancestrales
Cette rigueur d’horloge a le mérite de porter ses fruits, littéralement, puisque les résultats parlent d’eux-mêmes. Vingt paniers de nourriture sont vendus par semaine, cumulant trente-trois variétés de fruits et légumes biologiques et permettant à plusieurs familles aux revenus modestes de se nourrir. En cadeau, une trentaine d’agriculteurs bénéficient chaque année d’une formation en permaculture.
« Quelques centaines de mètres carrés, où l’on produit chaque mois près de deux tonnes de fruits et légumes. Oui la permaculture, c’est l’avenir. » – Zineb Idrissi, fondatrice des Jardins de Zineb, à Energy Observer
Quand l’on a perdu l’habitude de manier la flore et de replonger la main dans la terre sans crainte, la nécessité de renouer avec la nature et de laver nos estomacs ne semble plus une si lointaine idée.
Sources : Energy Observer, OMS
Photo de couverture : © Unsplash
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