Une malédiction environnementale
Loin d’être un secret, le mégot de cigarette est un réel fléau pour l’environnement. À l’échelle planétaire, 4 300 milliards d’entre eux (plus de 137 000 par seconde) sont jetés dans les rues chaque année, pour la plupart non recyclés. Cerise sur le gâteau, les milliers de substances chimique et plastique qui composent le filtre de la cigarette – dont l’acétate de cellulose, à la coriace durée de vie de plus de 10 ans – achèvent souvent leur course dans les océans et les mers, emportés par les courants après avoir été jetés par terre. Imaginez maintenant que ces mégots soient naturellement éliminés par le cendrier dans lequel ils ont été déposés. Plongée au cœur d’un champignon qui pourrait révolutionner le destin du mégot.
Quand la créativité tue la toxicité
Audrey Speyer, jeune designeuse et experte en mycoremédiation (l’utilisation des champignons pour dépolluer un milieu naturel) a l’étoffe d’un sauveur. Déjà lauréate de l’hackathon du festival de Dour en Belgique, elle est également à la tête de sa start-up, PuriFongi, « à la croisée des chemins entre la recherche scientifique, l’engagement écologique et la résilience citoyenne ». Celle-ci étudie de près les champignons, leur processus de digestion et les enzymes sécrétées aux vertus « dépollueuses » étonnantes.
Non sans se targuer de faire la fierté d’un pays champion du tabagisme sur la scène européenne, Audrey a mis au point un « mange-mégot » qui transforme lesdits mégots en matériaux biodégradables. Rien qu’en France, jusqu’à 40 milliards peuvent être jetés chaque année, dont plus de 40 % finiraient dans la nature. À cette inquiétante équation s’ajoutent les 12 années nécessaires pour qu’un mégot se dégrade complètement.
Faites place à un incroyable potentiel digestif naturel
Absorber, avaler, dissoudre, digérer. Laissez le « MYcelial Ashtrays » opérer sa magie. Dans ce cas-ci, le plus efficace tour de magie relève du coup de baguette de la nature. Composée de paille, de copeaux, de bois et de carton, la litière de ce cendrier vivant emprunte à la nature son processus de décomposition. Après deux semaines, la racine du champignon, le mycélium, se développe et absorbe le mégot ainsi que ses composés toxiques et chimiques. Les fameuses enzymes salvatrice digèrent le mégot dont les résidus restants peuvent être encore décomposés pendant deux mois avant d’être réutilisés en tant que briques de construction ou alternative au plastique. Presque trop facile pour être vrai.
Our PuriFungi start-up has been selected to test its new product during the festival #lecabaretvert in Paris.
This will be the launch of PuriFungi’s new product: living ashtray made of mycelium that absorbs contaminants from cigare…https://t.co/6cSJIHE7lh https://t.co/BGyq5kg6p2— Audrey Speyer (@AudreySpeyer) July 16, 2019
Sources : FranceBleu, Planetoscope, OFDT, PuriFongi
Photo de couverture : © Unsplash
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