Une histoire d’Homme, d’éléphants et d’abeilles.
Lucy King, zoologue de l’association Save The Elephants, s’est lancé le challenge de faire cohabiter l’Homme et l’éléphant. Elle veut réussir à protéger les villageois kenyans tout en mettant un terme à la chasse abusive des pachydermes.
L’Homme et l’éléphant : une menace l’un pour l’autre.
Menacée par le braconnage, la population des éléphants d’Afrique s’élevait à 1,2 million d’individus dans les années 1970. Ils sont 400 000 aujourd’hui. L’Homme lui, a multiplié sa population par quatre. Cependant, la réduction du territoire amène l’éléphant à devenir à son tour une menace et à se rapprocher des villages, attaquant les habitations à la recherche de nourriture. Jusqu’à maintenant, on se contentait d’ériger des barrières électriques qui sont pourtant couteuses et peu efficaces. La spécialiste en faune africaine Lucy King a alors eu l’idée d’introduire un troisième acteur décisif : les abeilles.
Une solution durable
Les Kenyans ont appris à King qu’un éléphant va naturellement éviter de s’approcher des arbres contenant des ruches. Non pas parce qu’il craint les piqûres, mais parce qu’il veut protéger ses petits, à la peau plus sensible. En se basant sur cet instinct, l’équipe de Save The Elephants a mis en place le projet « Elephants and Bees » : un tout nouveau design de barrières, plus écologiques et respectueuses des éléphants.
Autour des villages et des champs de cultures, on installe des caisses en bois, servant de ruches à des colonies d’abeilles. On relie ces caisses par un fil de fer, qui vibre et remue les ruches lorsqu’un éléphant tente de pénétrer dans le village. Un animal qui entend le bourdonnement des abeilles va alors fuir et prévenir le reste de son troupeau. Aujourd’hui, les barrières-ruches fonctionnent dans 80 % des cas. On constate alors une diminution de l’hostilité des villageois envers les éléphants et une réduction des attaques de troupeaux.
Un principe aux bénéfices multiples
Les cultures maintenant protégées des attaques d’éléphants vont également être amplifiées par la pollinisation désormais possible grâce à ces ruches. Le Kenya parvient alors à développer une gamme de produits basés sur l’apiculture et développe une branche agricole se spécialisant dans les produits peu attractifs pour les éléphants, tels que les piments ou les tournesols. Ce projet relançant l’économie du pays permet ainsi une meilleure qualité de vie à la fois de ses habitants et de ses éléphants.
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Sources : Dr Lucy King sur Youtube.com, savetheelephants.org
Crédits photos : David Clode sur Unsplash et Elephants and Bees project