Une deuxième vie pour les batteries électriques
Réutiliser les batteries électriques de voitures au profit de fermes à énergie solaire ? C’est possible. L’étude publiée dans le journal Applied Energy met en lumière ce procédé très prometteur.
Le défi de demain
Comme les véhicules électriques gagnent rapidement en popularité dans le monde entier, une vague de batteries usagées va bientôt faire surface. Leurs performances ne suffiront plus pour les véhicules qui ont besoin d’une accélération et d’une autonomie fiables. Les grandes marques automobiles mettent en œuvre des solutions afin de répondre à la même problématique : que faire des batteries une fois usées ? Lorsque les batteries de voitures atteignent une utilisation de plus de 25 %, elles sont hors d’usage. Il est déconseillé de les abandonner en pleine nature. Composées de plomb et d’acide sulfurique, elles sont polluantes et toxiques.
Outre les points de tri en déchèterie, les garagistes et constructeurs automobiles assurent la collecte de ces batteries usagées. Tesla conçoit des batteries beaucoup plus résistantes, capables de stocker une plus grande densité d’énergie. Mercedes fait le choix de les recycler : un procédé long, onéreux et environnementalement dangereux. La marque automobile envisage même de produire une batterie organique d’ici 2039, composée de matériaux non nocifs.
Une seconde vie utile
Une étude publiée par des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology montre que ces batteries pourraient encore avoir une deuxième vie utile et rentable pendant une dizaine d’années. Elles joueraient le rôle de stockage de secours pour les installations solaires photovoltaïques. Pour effectuer l’étude, des ingénieurs chercheurs au MIT ont choisi une ferme à énergie solaire de Californie. Ils ont alors testé deux méthodes : construire une ferme solaire avec un nouveau système de stockage de batteries et une autre avec celles ayant déjà servi pour des véhicules. Ils ont constaté qu’une nouvelle installation de batteries ne serait pas assez rentable. Il serait donc préférable sur le plan économique d’utiliser des batteries usagées.
« Beaucoup d’États commencent vraiment à voir les avantages que le stockage peut apporter », témoigne Ian Mathews, un chercheur spécialisé en énergie solaire. « Cela montre simplement qu’ils devraient avoir une autorisation qui intègre d’une manière ou d’une autre les batteries de seconde vie dans ces réglementations. » Du point de vue technique, des interrogations restent en suspens : comment être sûrs que les batteries sont suffisamment bonnes pour être utilisées comme stockage d’énergie ? Des réponses encore floues, donc. Toutefois, Mr Mathews estime que les batteries de seconde utilisation seraient la clé à la hausse de demande de stockage. Selon lui, elles pourraient répondre à la moitié de la demande pour des projets d’énergie renouvelable d’ici 2030.
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Sources : MIT News
Crédits photos : MIT News, PxHere