L’Afrique transforme les déchets électroniques
En Afrique, un nouvel écosystème né : celui des appareils électroniques défectueux. Au lieu de mettre ces matériaux aux ordures, des travailleurs informels et des entreprises les recyclent ! À Accra au Ghana, les architectes Yasmine Abbas et DK Osseo-Asare ont créé l’Agbloshie Makerspace Platform (AMP) en 2012 dans une des plus grandes décharges électroniques du monde. L’AMP met en réseau des fabricants et organise des ateliers pour apprendre à recycler ces déchets.
Avec des jerricans et des pièces informatiques récupérées, ils construisent des unités centrales d’ordinateurs ! Au nord du pays, la start-up Appcyclers a lancé une plateforme d’échange d’appareils électroniques et promeut le recyclage. Et elle a développé un prototype d’incubateur à œuf à partir de réfrigérateur abandonné pour permettre aux éleveurs de bénéficier d’un dispositif très utile sans se ruiner. En Tanzanie, le centre d’innovation Buni Hub transforme des ordures électroniques en imprimantes 3D ! De multiples entreprises se déploient également sur tout le continent pour développer cette nouvelle économie circulaire.
Innover en vert
Les systèmes de recyclage d’engins électroniques participent à la construction d’un futur plus vert. Réutiliser des produits déjà existants permet de réduire les productions, et par la même l’exploitation de matières premières. Par conséquent, les processus de fabrications provoquent moins de gaz effet de serre, ce qui modère la consommation mondiale d’énergie. À cet égard, l’AMT a reçu plusieurs prix, dont celui de l’innovation urbaine décernée par Le Monde. En générant des emplois, ces entreprises forment les populations à des savoir-faire bénéfiques. Puis, selon Y.Abbas, co-fondatrice de l’AMT, il s’agit « de lutter contre l’obsolescence programmée et de montrer que l’on peut faire avec ce que l’on a déjà et lutter contre le consumérisme ».
Une pollution croissante
Si l’Afrique est précurseure en la matière, c’est parce que le continent récolte de plus en plus de déchets électroniques en provenance de l’Occident. Ces derniers devraient augmenter de 40 % d’ici 2030 en atteignant 74 millions de tonnes. Un fléau qui revient à la charge de l’Afrique, principaux importateurs de produits censés être remis à neuf. Or la majorité demeure irrécupérable. Cette situation révèle les lacunes des politiques de gestions de déchets. Pourtant, l’électronique comprend plus de 1000 substances, dont des éléments toxiques. Les brûler ou bien les laisser à la décharge constitue une menace pour les habitants et pour l’environnement.
Sources : Positive News ; TV5 Monde ; Ecologie Sans Frontière ; Close the Gap
Crédits Photos : Emmet/Pexels ; Close The Gap Kenya
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