Retrouver la vue grâce à un virus
Optique et génétique s’associent pour redonner la vue à des personnes présentant une déficience visuelle.
Une première dans le domaine thérapeutique
Un homme aveugle a recouvré une fonction visuelle partielle grâce à l’optogénétique.
Cette technologie de pointe associe thérapie génique et stimulation lumineuse.
Dans le cadre de la thérapie génique, les scientifiques modifient les cellules rétiniennes du patient. Ils rendent les neurones de son nerf optique photoréceptifs en y injectant, par le biais d’un adénovirus inoffensif et modifié, un gène codant pour une protéine photosensible issu des algues rouges. Ces algues se déplacent en suivant la lumière grâce à l’une de leurs protéines, une découverte faite par un chercheur allemand il y a une vingtaine d’année.
Dans le cadre de la stimulation lumineuse, celle-ci passera par l’intermédiaire de lunettes spéciales à réalité augmentée dotées d’une caméra qui enregistre la scène visuelle et la projette sur la rétine du patient.
« C’est la première fois que l’optogénétique montre un résultat clinique, toutes disciplines confondues » –José-Alain Sahel, fondateur de l’Institut de la vision, à Paris.
Les patients éligibles
Seules les personnes aveugles atteintes de maladies neurodégénératives des photorécepteurs et conservant un nerf optique fonctionnel sont éligibles pour le nouveau traitement. Il est conçu pour remplacer un gène défectueux par un autre et restaurer la vision chez ces patients devenus aveugles à cause de cette maladie héréditaire de l’œil appelée Choroïdérémie.
“Le gène de la Choroïdérémie est important pour produire une protéine connue sous le nom de REP 1 et quand cette protéine est déficiente dans la rétine des cellules progressivement meurent de l’extérieur vers l’intérieur, les patients développent alors une vision tunnel qui devient plus en plus étroite et qui finalement disparaît. Le concept de la thérapie génique est de remettre cette protéine dans ces cellules en utilisant un virus pour transporter le gène manquant.”- Robert MacLaren, professeur d’ophtalmologie.
Une innovation promettante
La technique de l’optogénétique existe depuis vingt ans. Elle a révolutionné la recherche en neurosciences. Son utilisation chez l’homme constitue une première mondiale. Ainsi, ses bénéfices cliniques sont démontrés.
Trois mois après son opération, le temps que le gène de l’opsine (gène codant le pigment visuel) s’intègre dans ses cellules cibles, le patient non voyant a pu, pour la première fois, observer les contours d’objets contrastés, les compter et les saisir à condition de porter des lunettes spéciales.
Les médecins espèrent que ce traitement pourra soigner d’autres maladies de l’œil comme la rétinite pigmentaire, une maladie beaucoup plus fréquente.
Crédit Photos: Freepik, iStock
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