Urbanloop, champion du monde du transport écologique
Urbanloop, un transport en commun futuriste, vient de battre un record du monde : celui de la plus faible consommation d’énergie pour un véhicule autonome. Né en 2017 à Nancy, ce projet avance à grands pas et vise une mise en circulation en 2024. Précurseur, Urbanloop risque de révolutionner le marché des transports publics.
Urbanloop, c’est quoi ?
Urbanloop nait sous l’impulsion de Jean-Philippe Mangeot, professeur à l’université, et l’INP Lorraine, une école d’ingénieurs. Aujourd’hui, le programme associe neuf écoles de la région et 100 de leurs étudiants. Novateur, Urbanloop s’appuie pourtant sur un principe ancien : celui du taxi robot. Apparu dans les années 1960, le taxi robot est un moyen de transport collectif fonctionnant avec des petits véhicules indépendants. Onéreux, les projets restent, pour la plupart d’entre eux, au stade d’ébauche.
Pourtant, les étudiants lorrains semblent en passe de réaliser ce pari audacieux. En 2019, après deux ans de recherche, le projet prend forme et devient une entreprise. Les apprentis ingénieurs imaginent un système de boucles interconnectées sur lesquelles circulent des capsules autonomes. Ces dernières fonctionnent à l’électricité et se déplacent grâce à une IA.
En 2020, une boucle de 300 mètres est construite grâce au financement de la région. Sur les rails, trois capsules circulent et permettent aux étudiants de corriger et de peaufiner leur système. Après quatre années de dur labeur, les acteurs du projet sont récompensés par le record du monde décroché le vendredi 28 mai : Urbanloop ne dépense que 0,05 kilowattheure au kilomètre.
Quel avenir pour l’entreprise ?
L’objectif d’Urbanloop est simple : permettre de se déplacer en ville sans correspondance. De plus, le projet a l’avantage d’être écologique, rapide et économique. Écologique parce qu’il fonctionne à l’électricité et il n’en consomme que très peu comme l’atteste son record du monde. Efficace et rapide, il pourrait offrir une alternative aux automobilistes et donc réduire les émissions de CO2. Avec une vitesse moyenne de 60 km/h, le véhicule autonome va plus vite que le métro et le tramway tandis qu’il évite les embouteillages que subissent les conducteurs. En outre, Urbanloop a l’avantage d’être économique. Les coûts de construction et les coûts d’entretien sont très faibles. « Le coût de revient d’un tramway est de 20 millions d’euros du kilomètre quand Urbanloop coûte entre un et quatre millions du kilomètre », indique Jean-Philippe Mangeot, chef de projet.
Pour résumer, Urbanloop est plus écologique, plus rapide et plus économique que le métro et le tramway. Ce constat est d’autant plus frappant que le projet n’est pas encore abouti. L’arrivée de la 5G et l’optimisation des moteurs électriques pourraient améliorer les performances des véhicules. Alors, Urbanloop va-t-il faire dérailler métros et tramways ? Jean-Philippe Mangeot reste prudent et assure ne pas vouloir « concurrencer les transports en commun ». Selon lui, Urbanloop vise d’abord les villes moyennes pour qui les transports publics traditionnels coûtent trop cher. De même, le véhicule autonome peut offrir une alternative aux automobilistes.
Pour Urbanloop, l’avenir semble prometteur. D’ici trois ans, les véhicules autonomes pourraient être mis en circulation à Nancy. Mieux, le gouvernement a retenu le projet pour les Jeux olympiques de 2024. Dans l’Est parisien, Urbanloop va connecter le RER A et un stade nautique adjacent. Le projet étudiant vieux de cinq ans se concrétise. De plus, l’entreprise bénéficie désormais d’une reconnaissance internationale grâce à la couverture médiatique de son record du monde. Elle espère profiter de cette dynamique pour lever un million d’euros destinés à la recherche.
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