VIH : l’heure du vaccin ?
En 1983, Luc Montagnier et ses équipes découvraient le VIH, virus de l’immunodéficience humaine. 40 ans plus tard, les traitements permettent de vivre normalement avec le VIH. Dans la lutte contre le virus, tous les voyants sont au vert : baisse du taux de mortalité et de circulation, hausse de la prise en charge médicale. Tous, sauf un, la découverte d’un vaccin. Le contraste est saisissant avec les vaccins anti-Covid développés en moins d’un an. Comment l’expliquer ?
Les traitements contre le VIH
Dans les années 2000, l’épidémie du VIH était incontrôlable. Grâce aux campagnes de prévention, le nombre d’infections a chuté. En 20 ans, les infections ont baissé de 40 %. Les pays ont également consenti des efforts quant à la couverture médicale des malades. Parmi les 37,6 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde en 2020, 27,4 millions étaient sous traitement. Soit trois fois plus qu’en 2010.
Ces efforts se conjuguent à la découverte de traitements plus efficace et moins coûteux. Ainsi, le taux de mortalité a chuté de 43 % depuis 2010. La démocratisation de la thérapie antirétrovirale et l’amélioration de son efficacité y sont pour beaucoup.
Après 40 ans d’efforts et de lutte contre le virus, l’ONU ambitionne d’éradiquer la maladie en 2030. Pour y parvenir, les objectifs à horizon 2030 sont les suivants :
- 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique
- 95 % de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement antirétroviral durable
- 95 % des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée
De plus, l’ONU espère faire reculer les disparités entre les pays dans la lutte contre le virus. Et pour cause, les deux tiers des personnes vivant avec le VIH sont en Afrique. Pourtant, c’est un pays africain qui a été le premier à remplir les objectifs onusiens. Avec une décennie d’avance, l’Eswatini, anciennement Swaziland, pays enclavé entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, est parvenu au 95 %-95 %-95 %. Avec 27 % des adultes atteints du sida, ses habitants sont les plus touchés au monde. Grâce à ses taux élevés de détection et de soin, l’Eswatini peut espérer éliminer la maladie.
Bientôt un vaccin ?
Malgré ce bilan encourageant, un vaccin se fait toujours attendre. Après 40 ans de recherches, aucun n’a encore été validé. L’an dernier, le seul candidat-vaccin n’ayant jamais apporté une protection contre le virus a été jugé trop peu efficace lors d’un essai clinique baptisé « Uhambo ». Les scientifiques se butent à la rapidité avec laquelle le virus mute et par sa « discrétion », déjouant tous vaccins. Les patients doivent se satisfaire d’un traitement qui limite les effets du sida sans l’éradiquer. Ils vivent avec le VIH sans pour autant en guérir.
Il existe néanmoins un médicament qui, sans être un vaccin, garanti d’éviter toute contamination au virus : Augmentin. Le médicament évite 99 % des infections. Ce traitement est prescrit de manière préventive aux personnes à risques (homosexuels, prostitué-e-s…). En France, 30 000 personnes bénéficient de ce traitement, intégralement remboursé.
Par ailleurs, les avancées scientifiques dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 pourraient impacter celle contre le VIH. Les vaccins à ARN messager pourraient également se révéler efficaces contre le sida. Grâce au Covid, le vaccin contre le VIH pourrait arriver plus vite que prévu.
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