L’arbre, mon frère
14 000 km séparent Paris de la Papouasie–Nouvelle-Guinée. Pour l’Édition 2022 de l’Université de la Terre organisée par l’UNESCO, Mundiya Kepanga, le chef de la tribu papoue Hulis et l’ambassadeur de la forêt, témoigne.
Le frère des arbres
Mundiya Kepanga a grandi dans ce que les « hommes blancs » appellent une forêt primaire. Lors de sa naissance, sa mère lui a donné la vie dans la forêt et son père a planté une graine à l’endroit même où il est né. C’est la tradition au moment de l’accouchement. L’arbre accompagne la vie de l’enfant. Mundiya le considère comme son frère. Tous les deux se sont vus grandir. Il explique que c’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui tant attaché aux arbres et à la nature. Les Papous plantent un arbre aussi quand un membre de la tribu meurt, il accompagne le défunt et le protège.
Les croyances sont différentes pour chaque personne. Pour le chef, c’est la nature qui reçoit son amour. Pour pouvoir vivre sur notre planète, les arbres s’avèrent nécessaires. S’ils viennent tous à disparaître, la Terre s’éteindra à son tour et l’homme avec elle. Pour protéger la forêt primaire, les Papous n’hésitent pas à planter des arbres tout autour afin de produire une forêt secondaire.
Un discours contre la déforestation
Depuis une vingtaine d’années, Mundiya côtoie le photographe et réalisateur Marc Dozier, qui axe son travail sur la Papouasie–Nouvelle-Guinée. Ensemble, ils décident de se battre contre la déforestation qui ravage le territoire. En 2017, Marc co-réalise avec Luc Marescot le film Frère des arbres, l’appel d’un chef papou. Le chef de la tribu pose un regard plein d’amour, d’humour et de philosophie sur les arbres et la nature. Il devient le porte-parole de la Terre en prévenant des dangers qu’engendre la déforestation massive et le réchauffement climatique.
La forêt a perdu 60 % de son couvert forestier. Pour Mundiya, les torts sont partagés. La part de responsabilité vient des autorités qui permettent la surexploitation, mais aussi des sociétés internationales qui n’ont pas respecté leurs contrats vis-à-vis des habitants de l’île. La situation a évolué depuis la sortie du film, avec notamment l’arrivée d’un nouveau Premier ministre à l’écoute de ce problème.
Sources : We Demain, Frères des arbres – L’appel d’un chef papou
Crédits photo : Marc Dozier, Florence Santrot
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