Des chercheurs allemands ont réussi à mettre au point une technique qui permettrait de stimuler le système immunitaire pour attaquer les tumeurs. Une sorte de « vaccin » qui pourrait cibler n’importe quelle forme de cancer et qui aurait déjà montré des résultats prometteurs.
La méthode utilise des nanoparticules contenant de petits fragments d’ARN (acide ribonucléique), une forme de code génétique, issus des cellules cancéreuses. Ces nanoparticules légèrement modifiées vont être injectées chez le patient afin d’interagir avec des cellules immunitaires spécialisées, les cellules dendritiques contenues dans la rate, les ganglions lymphatiques et la moelle osseuse.
Les cellules vont reconnaitre les fragments d’ARN comme des antigènes, des molécules détectées comme étrangères dans l’organisme. Cette interaction va alors mimer une réponse antivirale naturelle et déclencher l’attaque du système immunitaire contre les cellules affichant ces molécules, autrement dit contre les tumeurs. Car le problème avec le cancer est que les cellules tumorales ne sont pas des intrus. Ce sont des cellules normales mutées génétiquement, le système immunitaire les reconnait donc en tant que telles et ne s’y attaquent pas.
Des essais ont été menés sur des souris atteintes de différents cancers. Selon les scientifiques, l’injection du vaccin aurait déclenché une forte réponse immunitaire, permettant à l’organisme des souris de combattre les tumeurs agressives.
Si ces résultats semblent prometteurs, les spécialistes restent néanmoins prudents. « Bien que cette recherche soit vraiment intéressante, on est encore loin de prouver les bénéfices pour les patients », a noté pour le Science Media Centre, Alan Melcher, spécialiste d’immunothérapie de l’Institut of Cancer Research de Londres. En effet, les résultats obtenus chez les souris ne se transposent pas toujours chez l’homme, loin de là.
Source: Maxisciences