Il existe de nombreuses initiatives destinées à aider les personnes en rue, mais peu sont destinées aux femmes qui, pourtant, représenteraient près de la moitié des sans-abri à Bruxelles. Awatif Majid, citoyenne, veut donc créer prochainement Caféministe, un centre de jour 100 % féminin qui permet aussi de former des femmes à la couture et à la pâtisserie pour retrouver une activité professionnelle.
On les remarque moins que leurs homologues masculins, pourtant, les femmes SDF représenteraient 47 % des sans-abri bruxellois. Il s’agit d’un public particulièrement vulnérable, qui court plus de risques en rue que les hommes.
Pendant près de dix ans, Awatif Majid, qui se définit comme une « conceptrice de projets », a animé le Cercle Victor Hugo, aux multiples activités (écriture et littérature, projection de films, etc.). « Le local était avenue de Stalingrad, le lieu de passage de tous les SDF », se souvient Awatif. « Ils ont commencé à venir au cercle, à boire du café. Il y avait beaucoup de femmes qui venaient, ça passait par le bouche-à-oreille. »
Pour Awatif, c’est une évidence, pour les remettre sur pied, il faut donner à ces femmes une activité professionnelle. « Je leur ai demandé si elles ne voulaient pas tenter des choses, faire des microprojets. Je préfère ça que l’assistanat. Elles m’ont dit qu’elles étaient intéressées, mais qu’il n’existait aucune structure pour elles. »
De là, naît l’idée de créer Job Dignity, une structure proposant différents ateliers pour réaliser des projets. Awatif voyait un grand complexe, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, proposant un service de déménagement réalisé par des précaires, des activités de recyclage, etc. Mais, faute de moyens, Awatif a recentré, pour le moment tout du moins, le projet sur les femmes uniquement, et l’a rebaptisé Caféminisme.
« Caféminisme sera un centre de jour où les femmes pourront venir se reposer, prendre un café. En plus, il y aura deux ateliers, un de pâtisserie, un autre de récupération et de customisation de vêtements. »
Ces créations seraient ensuite vendues, et les femmes dégageraient un salaire de leur activité.
Source: Bonnes Nouvelles