Cameroun : la forêt d’Ebo sera préservée
Mardi 11 août 2020, sous la pression des ONG et des communautés locales, le gouvernement camerounais a suspendu son projet d’exploitation de 68 000 hectares de forêt vierge.
Une oasis pour la faune et la flore
Étendu sur 1 400 km, c’est l’un des rares espaces boisés encore vierges sur la planète. La forêt d’Ebo se situe à cheval entre les régions du littoral et du centre du Cameroun. Avec les autres forêts environnantes du bassin du Congo, cette zone d’une richesse remarquable constitue le deuxième massif forestier tropical après celui de l’Amazonie.
Au Cameroun, plus de 40 communautés du peuple Banen vivent depuis plusieurs siècles autour de la forêt d’Ebo. Cette dernière est aussi le précieux habitat de nombreuses espèces sauvages, telles que l’éléphant de forêt ou le picatharte du Cameroun. Quant à sa flore, elle est tout aussi riche puisque des espèces végétales uniques au monde poussent sur son sol.
La forêt est utilisée depuis longtemps par les villages voisins pour des activités de subsistance à petite échelle. Sa proximité avec les grandes villes du Cameroun en fait une cible facile pour les braconniers. Leur but : vendre de la viande de brousse à des prix élevés aux résidents urbains. Une aire protégée avait été proposée pour sauvegarder la faune de la région. Cependant, cette désignation demeure en suspens. Entre-temps, des plantations d’huile de palme empiètent sur la forêt et le gouvernement envisage également deux concessions forestières qui détruiraient une grande partie de l’habitat essentiel à la faune qui s’y trouve.
Une formidable nouvelle
Depuis son annonce, le projet d’exploitation avait largement été dénoncé par les communautés locales et les ONG de défense environnementale. Et pour cause : en plus d’être un véritable trésor de biodiversité, cette forêt vierge abrite plusieurs espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont des primates en danger critique d’extinction.
Mardi 11 août 2020, sur instruction du président de la République Paul Biya, le premier ministre Joseph Dion Ngute, premier ministre du Cameroun, a finalement annoncé l’annulation du décret de février 2020 visant à autoriser l’exploitation du massif forestier. Un revirement de situation bienvenu compte tenu de l’avancement alarmant de la déforestation autour du globe.
Mais plusieurs ONG considèrent qu’il ne s’agit que d’une étape. Elles demandent donc au gouvernement camerounais d’aller plus loin dans la protection de cet espace. L’idée est notamment de faire de cette forêt un parc national, une décision datant de 2006, mais le processus lancé par le gouvernement n’a cependant jamais abouti.
Une bonne nouvelle pour la culture locale et pour la biodiversité ! Pour vous joindre aux 146 000 signataires qui demandent la protection définitive de la forêt d’Ebo au Cameroun, c’est par ici.
Sources : Global Wildlife, Positive News, Greenpeace
Crédit photo : trevor pye, Sam Balye
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