Ces oiseaux préviennent les rhinocéros de l’approche de braconniers
Les scientifiques ont déjà pu, à plusieurs reprises, constater l’existence de collaboration entre espèces. Cependant, c’est la première fois qu’une espèce peut en sauver une autre de la menace de l’Homme. Ces d’oiseaux seraient en effet les sauveurs du braconnage pour les rhinocéros noirs d’Afrique.
Un échange de bons procédés
La relation entre le rhinocéros noir d’Afrique et ce petit oiseau au bec rouge appelé buphagus est connue depuis des millénaires en Afrique subsaharienne. En effet, appelés « Askrai wa kirafu » (gardiens des rhinocéros) en swahili, les buphagus se perchent sur le dos de ces gros mammifères pour se nourrir de leurs parasites. Malgré un bon flair, les rhinocéros noirs ont une très mauvaise vue . Ainsi, il est assez facile pour les chasseurs de s’en approcher en se déplaçant à contrevent. Ils sont souvent les victimes d’un braconnage cruel, chassés pour leur corne vendue sur le marché noir international. Dernièrement cependant, les buphagus ont prouvé jouer un rôle important dans le sauvetage des rhinocéros.
En effet, il semblerait que les buphagus jouent le rôle de sentinelles pour les rhinocéros. En sifflant un son strident lors de l’apparition d’êtres humains aux alentours, les rhinocéros peuvent alors fuir les braconniers. Il n’est pas encore entièrement prouvé que les buphagus chantent pour prévenir les rhinocéros en particulier. Pour beaucoup de scientifiques, un buphagus n’aurait pour but en sifflant que de prévenir sa colonie d’oiseaux d’un danger potentiel. Cependant, les rhinocéros semblent avoir compris la signification de cette agitation et utilisent ces « alarmes » naturelles pour se protéger.
Une expérience scientifique pour prouver une croyance traditionnelle
Roan Ploatz, chercheur à la Victoria University de Melbourne se trouvait dans la réserve de Hluhluwe-Imfolozi pour écrire une thèse sur les rhinocéros noirs. Il s’est alors aperçu de la capacité des rhinocéros à éviter les humains. En effet, il a émis l’hypothèse que les rhinocéros qui ne portaient pas de buphagus sur leur dos étaient plus faciles à observer. Après avoir placé des traceurs sur plusieurs rhinocéros du parc, il a surveillé leur comportement pendant 27 mois. Résultat : sur plus de 100 rhinocéros aperçus, seulement 17 portaient un ou plusieurs buphagus sur leur dos. « Un chiffre très bas » selon le chercheur, signifiant que le reste des rhinocéros à buphagus était préparé à l’arrivée des scientifiques. Ainsi, moins de 40 % des rhinocéros ne se laissent apercevoir lorsqu’ils ont un oiseau sur le dos.
Une expérience qui prouve la véracité des croyances traditionnelles de la région. Et qui pourrait peut-être à l’avenir inciter les scientifiques à considérer de manière plus sérieuse les croyances des régions étudiées. De plus pour Plotz, cette étude prouve la nécessité de réintroduire davantage de buphagus dans les régions où le braconnage met encore en danger des animaux protégés. Selon lui, ce serait également un moyen de réduire l’utilisation de pesticides qui tuent considérablement les parasites, proies préférées de ces oiseaux. Une collaboration entre espèces qui laisse à penser que la nature est prête à lutter encore pour longtemps.
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Sources : GoodNewsNetwork, National Geographic, et l’extrait d’étude : Oxpeckers Help Rhinos Evade Humans
Crédits photos : Amandad. et David Clode