Il existe mille alternatives à l’agriculture conventionnelle. Et toutes sont plus créatives les unes que les autres. Un exemple : l’aquaponie. En associant la pisciculture au maraichage, ce système écologique permet de créer des petites fermes très performantes en pleine ville. La prochaine voit d’ailleurs le jour à Reims, dans un foyer d’hébergement d’urgence. Présentations.
Toits Solid’Air est un foyer de Reims géré par l’Armée du Salut. C’est ici que Citizen Farm et le bailleur Plurial Novillia, en partenariat avec Action Logement, ont décidé d’implanter la première ferme urbaine du Grand Est.
Reposant sur le principe de l’aquaponie, cette ferme urbaine tiendra dans un container de 15m2 (soit l’équivalent d’une place de parking).
L’espace est réduit mais, pourtant, exploité par les résidents eux-mêmes, ce drôle de bâtiment devrait produire pas moins de 800kg de légumes par an… ainsi que 400 poissons ! Par quel miracle ? Explications.
Ce container est divisé en deux. Dans la partie basse, métallique, on retrouve deux bacs : le premier accueille des poissons et le second permet de récupérer les eaux de pluie.
Dans la partie haute est installée une serre vitrée non chauffée où sont cultivés fruits et légumes de manière totalement écologique puisque la terre se nourrit de l’eau de l’aquarium.
Pierre Osswald, fondateur de CiizenFarm :
« L’aquaponie repose sur un cycle naturel en plusieurs étapes. Si les poissons produisent des déchets d’ordinaire nocifs en grande quantité, ceux-ci sont transformés en nitrites puis en nitrates par les bactéries présentes dans l’aquarium.
L’eau chargée en nitrates est acheminée jusqu’à la serre où elle va nourrir les plantes qui assimilent ces déchets par les racines, et donc purifier l’eau. Une fois nettoyée et oxygénée, cette eau peut retourner dans le bac des poissons dans un cercle vertueux perpétuel. »
Plusieurs fermes de ce type existent déjà et prouvent chaque jour que, pour produire des produits sains et en quantité, le mieux est encore de s’appuyer sur les effets de symbiose proposés par la nature !
En plus, dans le cas présent, le projet aura une dimension sociale évidente. Philippe Wattier, directeur du foyer Solid’Air de Reims :
« L’agriculture permet aux résidents de se mobiliser autour d’un projet, de retrouver un rythme de vie quotidien et de plus long terme, en se calant sur les saisons. Chaque récolte est une réussite qui permet de renforcer son estime de soi et bien entendu de consommer les produits qu’on a jardinés ».
Source : PositivR