Les résidus de bananes, pommes de terre et autres coquilles d’arachides pourraient-ils devenir les nouveaux matériaux de construction?
C’est ce que suggère le rapport « The Urban Bio-Loop » de la firme de design Arup qui prône l’utilisation de déchets organiques dans la fabrication de matériaux de construction selon les principes de l’économie circulaire. Objectif: lutter contre l’épuisement des ressources naturelles et ajouter une valeur commerciale significative à ces déchets.
Des panneaux acoustiques à base de tiges et de feuilles, des moquettes conçues avec des résidus de bananes ou des meubles en panneaux de coquilles d’arachide, les exemples de produits fabriqués avec des déchets organiques se multiplient dans le monde. Ils apportent, selon Arup, une réponse aux enjeux environnementaux auxquels le secteur de la construction fait face: responsable de 30% des déchets européens, cette industrie demeure la plus grande consommatrice de ressources naturelles non renouvelables.
En Europe, la majorité des déchets organiques sont réutilisés sous forme de compost ou de recyclage ; et, dans une moindre mesure, sont incinérés. Du point de vue environnemental, ces procédés traditionnels de traitement des déchets s’avèrent plus efficaces que l’envoi vers les sites d’enfouissement. Toutefois, pour Arup ces déchets pourraient en partie être détournés au profit de modèles d’exploitation alternatifs plus attractifs.
Outre l’avantage environnemental, ces modèles ont le potentiel de créer des impacts positifs sur plusieurs plans : économique, social et technique. Une étude de cas menée à Milan, en Italie, permet d’affirmer que « la valeur commerciale d’un kilogramme de déchets organiques traités à des fins de construction serait de cinq à six fois plus élevée que la valeur obtenue avec les procédés d’élimination actuels ». L’utilisation des déchets organiques dans le secteur de la construction permettrait par la même occasion la création de nouveaux modèles d’activité, et donc de nouvelles entreprises en soutien aux économies locales. L’innovation dans les procédés de fabrication est vue, quant à elle, comme un catalyseur dans ce développement. Les briques fabriquées à base de champignons dans le projet de la « Mushroom tower », à New-York, illustrent les techniques nouvelles dans le domaine, tout comme l’édifice BIQ Hamburg , en Allemagne, qui intègre sur sa façade des bioréacteurs à micro-algues pour générer de la chaleur.
Source : Novae