Transformer le brouillard en eau potable. C’est le concept lancé par l’ONG Dar Si Hmad en 2006. Le principe est simple: un système emprisonne les gouttelettes d’eau dans les filets. Celles-ci sont ensuite traitées, mélangées à de l’eau de forage, et enfin écoulées via des canalisations vers les foyers des villages avoisinants. La finalité de ce projet baptisé « Cloud Fisher » est d’alimenter plusieurs villages en eau potable.
Le projet est exposé du 7 au 18 novembre dans le cadre de la COP22. Dans la foulée, Dar Si Hmad a remporté le prix « Élan des Nations unies pour le changement climatique » pour son programme qualifié de « plus grand système de récolte d’eau de brouillard opérationnel du monde ».
L’ONG a également présenté un nouveau projet: une nouvelle plateforme de e-learning mise en place pour aider les jeunes étudiantes à mieux préparer leur baccalauréat, indique Abdellah El Moutaouif, membre de l’association contacté par le HuffPost Maroc.
« La COP est un tremplin au niveau national pour notre ONG afin de montrer que nous sommes présents et en constante innovation pour aider notre planète », se réjouit-il. Une nouvelle consécration pour cette ONG qui se bat depuis une dizaine d’années pour alimenter les petits villages sans ressources en eau potable.
Outre son futur projet de e-learning, Dar Si Hmad compte construire en 2017 d’autres « Cloud Fisher » pour alimenter en eau potable trois villages supplémentaires: Tawinkht, Darawat et Akarkour, nous explique Abdellah El Mouataouif.
L’histoire du brouillard recyclé a commencé en 2006, avec le lancement d’une première expérience à visée exploratoire, pour l’évaluation du potentiel hydrique à Boutmezguida. En 2011, les résultats de la période exploratoire sont validés, ce qui leurs a permis de construire, entre juin 2011 à 2014, 600 mètres carrés de filets au sommet de la montagne de Boutmezguida.
En novembre 2014 a eu lieu le lancement de la phase expérimentale du système avec des partenaires allemands, dont la Fondation Eau (Wasserstiftung), en mettant à profit une nouvelle génération des filets capteurs de brouillard. En mars 2015, le projet, qui alimente en eau potable de brouillard cinq villages, a été officiellement inauguré.
L’ONG a, depuis, travaillé sur d’autres projets, notamment pour aider les enfants et les femmes des villages à s’exprimer et à mieux partager leurs idées a travers des modules consacrés à l’épanouissement et à l’éveil de l’enfant. Dar Si Hmad a également lancé le Rise-Thrive & Eya, un programme qui a vu le jour en 2013, et qui aide les jeunes à réaliser leurs rêves grâce a des formations, des ateliers, des conférences et des activités de développement personnel et professionnel qui s’étalent sur une période de huit mois.
Durant la période 2015-2016, 80 jeunes ont bénéficié de ce programme. À la fin de l’année, les jeunes bénéficiaires ont participé à une compétition pour le meilleur projet appliqué.
L’ONG a, par la suite, mis en place l’Ecole de l’eau, un programme destiné aux enfants des villages, qui propose notamment une dizaine de leçons ludiques et des excursions. Il vise à donner un nouvel angle d’observation aux enfants sur leur environnement.
En septembre 2016, Dar Si Hmad a remporté le Prix « Élan des Nations unies pour le changement climatique », décerné par la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Source : Huffingtonpost