Les fermiers du gouvernorat d’Hébron en Cisjordanie court-circuitent une alimentation rigide en électricité de la part de l’Etat d’Israël grâce aux déjections de leurs bovins. Une démarche pleine de bon sens qui leur permet de gagner en autonomie dans un contexte conflictuel entre Israël et la Palestine.
Le territoire cisjordanien a été dessiné par la ligne d’armistice de la guerre israélo-arabe de 1948-1949 et s’étend sur un peu moins de 6 000 km2. Le pays fait l’objet de nombreuses résolutions de l’ONU et représente un territoire disputé entre Israël et la Palestine. Ce pays étant dépendant d’Israël en termes de consommation énergétique, l’électricité est notamment un moyen de pression de la part de l’Etat israélien.
90 % de la consommation d’électricité des villages palestiniens situés en Cisjordanie est achetée à la Compagnie d’Electricité israélienne pour 450 millions d’euros. Seulement, si ces derniers ne peuvent pas régler la note, le courant est purement et simplement coupé. Certains fermiers ont alors décidé de court-circuiter la rigidité du système en recyclant les excréments des bovins pour les transformer en énergie. C’est une première dans les territoires palestiniens où les énergies renouvelables se résument à des panneaux solaires.
L’art de la débrouille et la mise en place
Grâce à des séjours à l’étranger, Kamal al-Jebrini est revenu au pays des idées plein la tête. Grâce à un spécialiste des énergies renouvelables à l’Université polytechnique d’Hebron, Maher Maghalseh, les agriculteurs tentent d’adopter cette nouvelle méthode et de l’optimiser : « Nous utiliserons un générateur pour produire 650 kilowatts par heure et, à terme, nous atteindrons un mégawatt par heure… Une production qui permettra d’alimenter entre 200 et 300 maisons. » La production d’énergie à base de méthane se répand de plus en plus largement dans un monde avide d’énergie verte. Grâce au lisier et au fumier récolté, les fermiers utilisent la fermentation du méthane, gaz à effet de serre puissant afin de relayer les distributeurs d’énergie classique. Le gaz combustible retenu dans des cuves a la capacité d’alimenter plusieurs générateurs d’électricité. Ces agriculteurs répondent à une nécessité primaire.
Source: La Relève & La Peste