Chaque année, des millions d’animaux à travers le monde sont utilisés pour des tests en laboratoires. Les associations de défense des animaux telles que PETA ou la Human Society réclament depuis des années que l’on mette fin à cette pratique, pour des raisons aussi bien morales qu’économiques (les tests sur les animaux ne sont pas très fiables), alors que les chercheurs continuent à la défendre, arguant qu’elle est nécessaire pour améliorer la qualité de vie des hommes.
Mais grâce à des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, les tests sur les animaux pourraient bien disparaître dans les prochaines années. En tout cas, les tests effectués sur le cerveau.
Comme l’ont expliqué dimanche les chercheurs lors d’une conférence, ils sont parvenus à créer des “mini-cerveaux“ faits de neurones et de cellules cérébrales humaines capables de répliquer certaines fonctions du cerveau humain. Les chercheurs espèrent que ces petites boules de cellules cérébrales permettront de changer la manière dont nous testons les médicaments, rendant ainsi les tests sur les animaux superflus.
« 95% des médicaments qui semblent très prometteurs quand ils sont testés sur des animaux s’avèrent inefficaces lorsqu’ils sont testés sur des êtres humains, ce qui coûte beaucoup de temps et d’argent », a expliqué Thomas Hartung, professeur de toxicologie à la John Bloomberg School, dans un communiqué de presse. « Certes, les rats nous sont utiles, mais nous ne sommes pas des rats de 75 kilos. Et bien que nous ne soyons pas non plus de simples amas de cellules, on obtient généralement de bien meilleures informations en travaillant avec ces amas de cellules qu’avec des rats. »
Quand l’équipe décrit ces boules de neurones comme des “mini-cerveaux“, ils ne plaisantent pas ; ils sont vraiment minuscules. Ces petites grappes de neurones ne mesurent que 350 micromètres de diamètres, soit approximativement la taille de l’œil d’une mouche. Pour développer ces “cerveaux“, Hartung et ses collègues ont eu recours à des cellules souches pluripotentes induites, c’est-à-dire des cellules adultes qui ont été génétiquement reprogrammées pour retourner à l’état de cellules souches embryonnaires.
« Nous ne prétendons pas avoir créé le premier cerveau artificiel, ni le meilleur, a déclaré Hartung. Mais le nôtre est le plus standardisé. Et quand il s’agit de tester des substances, il est capital que les cellules étudiées soient aussi semblables aux nôtres que possible afin que les résultats obtenus soient les plus précis et comparables à la réalié. »
Hartung assure que les cerveaux sont aisément reproductibles, et il espère les voir se répandre dans les laboratoires à l’avenir.
« Nous croyons que dans le futur, les recherches sur le cerveau feront moins appel aux animaux, et plus à des cellules humaines, a déclaré Hartung. C’est seulement quand on trouvera des cerveaux artificiels comme les nôtres dans tous les labos que nous pourrons mettre un terme aux tests sur les animaux à grande échelle. »
Source : Motherboard