Et si l’on pouvait soigner les abeilles grâce à un champignon ?
C’est la folle invention de Paul Stamets, un mycologue américain, fervent défenseur des techniques naturelles de décontamination des milieux pollués. Connu pour ses nombreux travaux sur les champignons et la restauration de la biodiversité, Paul Stamets a découvert une alternative aux produits chimiques afin de combattre le Varroa destructor, un célèbre parasite qui décime les abeilles depuis plusieurs décennies.
Sauvez le soldat Maya !
Depuis 2006, apiculteurs et scientifiques ne cessent d’alerter sur le mystérieux déclin des colonies. Pollution des milieux naturels, prolifération des virus et parasites, déversements de pesticides… les causes sont multiples et pèsent lourd sur l’effondrement des colonies. Et les solutions sont encore loin d’être efficaces. Parmi toutes ces menaces, la plus destructrice se prénomme Varroa destructor. Celle-ci porte en elle un virus ravageur qui provoque de graves troubles aux abeilles, notamment en les paralysant et en atrophiant leurs ailes.
La solution : un vaccin au champignon ?
Dans une étude parue en 2018 dans la revue Nature, Paul Stamets, en collaboration avec plusieurs chercheurs, détaillait le processus l’ayant mené à la conclusion suivante : le mycélium, un extrait fongique sécrété par les champignons, renforce le système immunitaire des abeilles. C’est notamment le cas des espèces amadou (Fomes) et reishi (Ganoderma), des champignons connus pour leurs propriétés antivirales. Du fait de leur forte activité antibactérienne et antimicrobienne, ces espèces ont également permis de diminuer le nombre d’abeilles souffrant du virus des ailes déformées (DWV).
« Ce ne sont pas des médicaments antiviraux à proprement parler. Nous pensons plutôt qu’ils viennent directement en aide au système immunitaire pour que celui-ci développe naturellement une résistance assez forte pour atténuer le virus. »
– Paul Stamets au HuffPost
Une découverte née dans le jardin de Paul Stamets
L’hypothèse du chercheur américain n’est pas née au fin fond d’un laboratoire, mais plus simplement dans son jardin, où il faisait pousser des champignons médicinaux. En observant les va-et-vient des abeilles qui avaient élu domicile chez lui, Paul Stamets remarqua que celles-ci étaient très friandes des petites gouttes d’eau qui s’échappaient des champignons cramponnés aux troncs d’arbres. Elles avaient creusé et mis de côté le bois pour récupérer le fameux nectar sécrété, riche en mycélium. Maligne l’abeille.
Auteur de six ouvrages sur la culture des champignons, le chercheur désormais mondialement reconnu a même découvert quatre nouvelles espèces. Aujourd’hui, à coups de conférences, de projets cliniques et de livres, Paul Stamets travaille à faire connaître ces vertus naturelles qui pourraient peut-être constituer un remède efficace pour restaurer les stocks amoindris de nos abeilles, garde-fous par excellence de la biodiversité.
Sources : The New York Times, Étude Nature, 2018
Image de couverture : © Unsplash
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