Honduras : on a retrouvé des espèces qu’on croyait disparues !
Il a fallu creuser loin, très loin, pour dénicher telle nouvelle. Plus précisément, dans le fin fond de l’Amazonie, au Honduras. Fourrée dans les terres reculées de la Côte des Mosquitos – ces anciennes ruines au cœur de la faune sauvage – et enterrée en Amérique centrale, la Cité Blanche abrite une forêt vierge au véritable trésor naturel. Un puit biologique sans fond découvert par une équipe de chercheurs de l’organisation Conservation International, qui a mené une enquête de terrain approfondie, dont il convient de souligner le caractère exceptionnel de la découverte.
« Nos découvertes confirment l’importance critique de conserver les écosystèmes intacts de la Cité Blanche, afin de garantir la survie sur le long-terme des espèces menacées qui habitent les forêts d’Amérique centrale. »
– Rapport Conservation International
Animaux rares retrouvés et nouvelles espèces identifiées, les scientifiques ont étudié les tréfonds de la forêt, sa faune et sa flore abondante, son capital biologique impressionnant et très prometteur. Un rare aperçu d’une biodiversité presque intacte, dans une forêt tropicale inaltérée.
Un sanctuaire pour la biodiversité
Présente sur place depuis 2017, l’organisation américaine enquêtait depuis plusieurs mois sur l’état de la biodiversité de cette jungle reculée du nord-est hondurien, où ils n’ont d’ailleurs pu accéder que par hélicoptère.
Deux années d’étude approfondie sur les traces inexplorées d’un territoire vierge, dont les résultats finaux ont été publiés sur le site officiel de l’organisation le 20 juin dernier. Une documentation exceptionnelle qui dresse un bilan santé gonflé d’espoir : 198 espèces d’oiseaux , 246 espèces de papillons et de phalènes, 183 de plantes – dont trois jamais observées –, 35 espèces de reptiles, 30 de mammifères de grande et moyenne taille… la liste est longue.
« Tout ces facteurs indiquent que cette région est un foyer intact de vie sauvage qui doit absolument être préservé afin de maintenir l’intégrité de la biodiversité en Amérique centrale. »
– Trond Larsen, directeur de l’étude menée par Conservation International, pour Conservation International Blog
De la nécessité de lutter contre la déforestation
Au-delà des avancées scientifiques énormes que ces découvertes constituent en matière de conservation de la biodiversité, la Cité Blanche incarne le devoir même de protection des rares et dernières riches régions tropicales qui subsistent.
Car même si la Cité est officiellement protégée depuis 2015, la déforestation illégale reste, sans surprise, la cause principale de destruction des habitats naturels des différentes espèces et ce, à des fins d’élevage animal. Ceux-ci représentent 80 % des taux actuels de déforestation, touchant tous les pays en Amazonie. Des zones entières de forêts rasées pour servir au pâturage du bétail.
« Même si la majorité de ces régions fait partie intégrante de zones protégées, il est très compliqué d’assurer leur protection. Sans infrastructures de transport et de logistique efficaces, il est impossible d’y faire entrer des gardes et de contrôler ce qu’il s’y passe. Dans beaucoup de cas, le trafic de drogue demeure la principale activité illégale à l’œuvre, alimentée par un marché financier très puissant. »
– Trond Larsen, directeur de l’étude menée par Conservation International, pour Conservation International Blog
Protéger ces espaces devient chaque jour un peu plus compliqué, le contrôle des allers et venus sur le territoire étant presque impossible à gérer. Des contraintes risquées avec lesquelles les scientifiques ont forcément dû composer, et expliquant la présence obligatoire des gardes armés, affectés à l’équipe pendant toute la durée de l’étude.
Malgré tout cela, l’équipe a même déniché une nouvelle espèce de poisson d’eau douce, inconnue des sciences modernes. Et même si de nombreuses analyses génétiques et d’études restent à être conduites, ces découvertes sont très encourageantes. Une fantastique richesse de biodiversité, incluant de nombreuses espèces que l’on croyait éteintes. Cette forêt équatoriale, très humide, est l’une des zones les moins explorées et les plus primitives qu’il reste en Amérique centrale.
Sources : Rapport Conservation International, Global Forest Atlas, Blog Conservation International, Ouest France
Photo de couverture : © Unsplash
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