Une équipe de chercheurs américains a fait une découverte intéressante qui relève quasiment du hasard. En effet, les scientifiques ont révélé une méthode offrant la possibilité de convertir le dioxyde de carbone (CO2) en éthanol, un produit aux multiples usages, utilisé pour fabriquer de l’alcool, du parfum, ou encore, et c’est là le plus important, du carburant (bioéthanol).
L’incroyable manœuvre consistant à convertir un gaz à effet de serre en carburant est le fruit du travail des chercheurs de l’Oak Ridge National Laboratory (ORNL), situé dans l’état du Tennessee (États-Unis). Les scientifiques ont réussi à transformer du dioxyde de carbone (CO2) en éthanol, utilisé, entre autres, comme biocarburant, et à l’instar de bon nombre de découvertes importantes, cette dernière a été faite par hasard, ou presque.
À l’origine, les chercheurs planchaient sur une autre idée : l’étude d’un catalyseur composé de carbone, d’azote et de cuivre. Le but était d’électrifier ce catalyseur afin d’attirer à sa surface les particules de CO², mais c’est une réaction électrochimique dépassant les espérances qui s’est produite, décrite de manière précise dans une publication de la revue ChemistrySelect le 28 septembre 2016.
En appliquant un courant porté à 1,2V, les chercheurs ont observé l’attraction du CO² logiquement attendue, mais également (et surtout) une transformation de la solution en eau et en éthanol, avec un rendement estimé à 63%. Adam Rondinone, membre de l’équipe, déclare :
« Nous étions seulement en train de tester la première étape d’une réaction lorsque nous avons réalisé que le catalyseur avait fait tout le travail lui-même. L’éthanol était une surprise – c’est extrêmement difficile de passer directement du CO2 à l’éthanol avec un simple catalyseur. »
En effet, les chercheurs ont découvert que la fameuse réaction électrochimique offrait la possibilité d’inverser, à température ambiante, le processus de combustion du carburant, qui est quant à lui considéré comme une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre. Le catalyseur est spécial dans sa conception, car composé de nanoparticules de cuivre figées dans des pics de carbone, une surface irrégulière facilitant justement la conversion du CO² en éthanol.
Le procédé est, de plus, considéré comme peu coûteux par les chercheurs, qui y voient une application aux centrales thermiques à combustible fossile, mais également au niveau des nouveaux types de véhicules. L’idée est intéressante sur plusieurs points puisqu’il serait également possible de stocker les excédents d’énergie produits sous la forme d’éthanol. Les chercheurs désirent maintenant continuer leurs travaux afin d’augmenter la rentabilité du processus.
« Un processus comme celui-là pourrait permettre de consommer l’électricité en excès quand il est possible d’en faire et de la stocker sous forme d’éthanol. Ceci pourrait aider à équilibrer le réseau alimenté par des sources d’énergie renouvelable intermittentes » conclut Adam Rondinone.
Source : Sciencepost