Inde : la première thérapie hydraulique pour éléphants ouvre ses portes
Il compte parmi les espèces les plus menacées au monde, figure sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction de l’UICN (l’Union internationale pour la conservation de la nature) et ses effectifs ont diminué d’au moins 50 % ces trois dernières générations. Sur les quelque 40 000 derniers individus restants, la majorité se trouve en Inde et en Birmanie. Si l’on ne le chérit pas, l’éléphant d’Asie ne sera bientôt plus qu’un sombre souvenir entreposé dans les livres d’histoire naturelle.
Destruction de leur habitat naturel, vie en captivité à des fins de divertissement, parades, festivals, cirques, cérémonies traditionnelles… à bien des égards, traumatisme et cruauté font souvent partie intégrante des conditions de vie des éléphants en Inde*.
Malgré le caractère généralement traditionnel de ces pratiques, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la maltraitance chronique des pachydermes. Durant leur vie, de nombreuses bêtes ont déjà été maltraitées ou ont vécu en captivité dans un environnement non adapté à leurs besoins.
C’est ainsi qu’est née la toute première clinique spécialisée dans l’accueil des éléphants blessés, malades ou anciennement mal-traités.
Une cure en piscine
Sur les rives du Yamuna, dans la ville de Mathura au nord de l’Inde, les plus chanceux des éléphants rescapés peuvent désormais se faire soigner à coups de jets d’eau et de massages en piscine. En novembre dernier, l’organisation pour la conservation des animaux en détresse, Wildlife SOS’, en collaboration avec le Département des forêts de l’État, a ouvert cet hôpital au traitement quelque peu étonnant, sous forme d’hydrothérapie. Souvent sollicitées pour reconstruire les muscles et booster la circulation sanguine, la pression et la résistance du mouvement de l’eau permettent d’atténuer les douleurs et de retrouver la résistance originelle des muscles endommagés.
« En général, nous secourons des éléphants issus des cirques et des temples. Parmi les problèmes de santé dont ils souffrent le plus, nous retrouvons l’arthrose, des douleurs musculaires et articulaires, des déformations de leurs pattes et des œdèmes. Ce sont des animaux qui ont été forcés à marcher sur des surfaces artificielles (du goudron, notamment) et qui ont développé de fortes douleurs aux pieds sur le long terme. » – Dr. Yaduraj Khadpekar, vétérinaire spécialisé à Wildlife SOS, à The Better India
Les jets à eau créent une pression hydraulique assez forte pour masser les pattes et le corps des éléphants. Ils stimulent l’oxygénation des muscles, pouvant ainsi réduire les œdèmes et les gonflements. Des blessures très typiques dont souffre la majorité des animaux que recueille l’organisme, confie le vétérinaire Dr. Khadpekar au journal The Hindu.
Équipement à la pointe de la technologie
Sans surprise, les moyens employés sont à la mesure des animaux recueillis. Un complexe géant, qui s’étale sur plus de 1000 m², des piscines avoisinant les 3 mètres de profondeur, équipées de 21 jets à haute pression.
Le tout mettant à disposition un matériel ultra moderne, spécialisé en médecine gériatrique : des systèmes de surveillance de nuit, de mise en quarantaine, de radiologie dentaire X-ray digitale et sans fil, de traitement au laser et d’imagerie technique.
The Better India dévoile que six pachydermes ont élu domicile dans cette clinique depuis son ouverture et suivent un traitement administré par une vaste équipe d’employés et de vétérinaires qui veillent sur les éléphants et fait en sorte d’atténuer leurs douleurs physiques, mais aussi psychologiques.
« Très peu de programmes offrent aux éléphants une totale autonomie, et la plupart des vétérinaires ne savent pas comment les soigner. Nous avons besoin de davantage d’établissements spécialisés et avec un peu de chance, notre centre médical pourra faire office de modèle à suivre et se multipliera à travers le pays. » – Dr. Yaduraj Khadpekar, vétérinaire spécialisé à Wildlife SOS, à The Better India
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Sources : The Better India, The Hindu, WWF ; World Animal Protection ; Rapport World Animal Protection
Photo de couverture : © Unsplash
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