Face à la demande alimentaire croissante et la diminution des espaces exploitables pour l’agriculture, trois lyonnais proposent une alternative étonnante. Une ferme urbaine nouvelle génération basée sur le principe de l’agriculture hors sol.
« Nous avons trois profils très différents, et nous nous sommes retrouvés autour d’un constat, celui du nombre de kilomètres que fait une salade pour arriver jusque dans notre assiette, explique Phillipe Audubert, l’un d’entre eux. Nous nous sommes posés une question : comment alimenter nos villes ? Nous avons donc essayé d’imaginer, en toute modestie, un outil de production en grande quantité, de qualité et en flux. »
Dans leur ferme, pas de tracteur, tout est piloté numériquement à distance. Le lieu est pensé pour s’adapter au mieux à son environnement : panneaux solaires en façade, récupération de l’énergie thermique des bâtiments voisins, utilisation des eaux de pluie… Plus besoin de sol, plus besoin de soleil, les salades poussent à la verticale et en hydroponie (agriculture hors-sol).
« Nous savons que notre système peut faire un peu peur, mais nous voulons du qualitatif. Nous allons démontrer que la technologie ne rime pas forcément avec dangers. »
Et le résultat est là : pour une même surface au sol qu’en agriculture traditionnelle, FUL promet une production dix fois plus abondante avec une économie d’eau mais surtout « une absence totale de pesticides. » Une fierté pour Phillipe Audubert, qui ne veut pourtant pas s’arrêter là.
« Nous ne pouvons pas obtenir le label bio, car les racines doivent être dans le sol. Nous garantissons en revanche au consommateur un produit sain. La seule chose que la plante absorbe ce sont des sels minéraux. Aujourd’hui c’est ce que les gens veulent. Des produits sains, qui font peu de kilomètres. » Passer par le biais de l’agriculture verticale permet effectivement à la production d’être au plus près des consommateurs.« Nous avons conçu un site presque 20 fois plus grand que celui où nous sommes aujourd’hui. Nous voulons l’installer à Lyon ou à Paris. C’est pour cela que nous recherchons des investisseurs. »
Pour réussir à franchir un cap, la ferme urbaine nouvelle génération recherche actuellement deux millions d’euros. Cela permettrait à la France de rattraper un peu son retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays. Au Japon, par exemple, 300 fermes verticales existent.
Source : Huffingtonpost