Durant la pandémie, la production de miel se porte à merveille.
Pour la première fois depuis 20 ans, l’Europe et l’Asie assistent à une hausse inattendue de la production de miel. C’est un soulagement pour les apiculteurs dont la situation commençait à devenir très inquiétante.
Un contexte plus que favorable
Depuis les années 2000, les abeilles se font de plus en plus rares et la production de miel aussi. Phénomène qui s’accentue d’année en année, jusqu’à aujourd’hui : le mois d’avril 2020 promet une belle récolte. Selon Pierre Stéphan, producteur de miel en Alsace, cette hausse s’explique en partie par l’arrêt d’activités humaines telles que la randonnée, le cyclisme ou encore l’exploitation forestière. « Cette année, c’est comme une renaissance, il y a des fleurs partout et c’est calme comme jamais », explique-t-il à France 3. Sur un site où d’habitude trafic et bruit sont au rendez-vous, il remarque que depuis le confinement, les abeilles ne sont pas dérangées et font « des allers-retours incessants » entre les fleurs et les ruches. Il dit n’avoir jamais autant produit de miel en vingt ans, cette observation se traduisant en quantité autour de 40 kg de miel par ruche alors que d’ordinaire il compte entre 10 et 15 kg de miel.
Cependant, cela n’explique pas tout. Si les abeilles ont pu produire autant de miel ce printemps, c’est surtout grâce aux conditions météorologiques très favorables. Contrairement à l’année dernière où le printemps était rythmé par pluie et gel, c’est une tout autre météo à laquelle nous assistons et les apiculteurs européens en sont plus que ravis. Les abeilles, sensibles à l’excès de pluie, sortent de leurs ruches à partir d’une température plutôt tiède, environ 14 °C. Ainsi, les douces chaleurs de ce mois d’avril ont permis aux abeilles d’aller butiner à foison.
Des pesticides en voie d’extinction
D’autres expliquent la hausse de production de miel par la diminution voire l’arrêt total de l’utilisation de certains pesticides dans les exploitations agricoles. Neurotoxiques, certains pesticides sont dangereux pour l’abeille. Ils diffusent dans l’ensemble des parties de la plante, y compris les fleurs, une substance nocive. Cette dernière est alors dangereuse pour les abeilles qui y puisent le pollen et le nectar. Rappelons que l’Europe vient tout juste d’interdire l’emploi du néonicotinoïde dans la culture du maïs, du colza et de la pomme de terre. Toutefois, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Au Canada, le choix d’interdire ces mêmes pesticides reste en suspend depuis 2018. L’Agence réglementaire de lutte antiparasitaire (ARLA) vient une deuxième fois de repousser sa décision finale pour automne 2020.
Zoom sur le Pakistan, producteur de miel en pleine émergence
Alors qu’en 2019 la récolte était catastrophique, la production de miel connait actuellement un boom de 70 %. Ceci est dû en grande partie grâce au Billion Tree Project. C’est un plan que le gouvernement a mis en place afin de répondre au réchauffement climatique. En plus de réglementer l’utilisation des pesticides nocifs, ce projet a permis la plantation de centaines d’arbres dans la forêt de Changa Manga. Cette forêt artificielle note une augmentation considérable d’abeilles.
Sources : The Express Tribune, France 3, La presse
Crédit photo : Damien TUPINIER, Huzeyfe Turan
Global Goodness vous suggère : À la rescousse des abeilles au printemps,Une histoire d’Homme, d’éléphants et d’abeilles
L’équipe de Global Goodness accorde beaucoup de valeur à la qualité de la langue. Mais, comme personne n’est parfait, elle utilise quotidiennement Antidote.
Encouragez-nous si vous aimez lire des histoires positives.