Laurent Imbault, fondateur de GoodnessTV, est présentement en Inde, revisitant un pays qu’il a très bien connu il y a plusieurs années et rencontrant des ONG dans le but d’élargir le réseau de partenaires de GoodnessTV.
Goa, ancien petit protectorat portugais, a beaucoup changé. Les plages vierges de ma jeunesse sont maintenant peuplées de cafés, de restaurants et de petits hôtels envahis de touristes de partout au monde qui, la nuit, se défoncent au rythme des raves dont on entend la musique à des kilomètres à la ronde.
Nous rencontrons Video Volunteers un organisme qui, un peu comme Yuva à Mumbai, forme des « grass-root journalists », de jeunes vidéastes provenant de partout en Inde et qui retournent ensuite dans leurs villages tourner des documentaires sur la réalité quotidienne de ces villages. Nous attendons avec impatience de voir ces vidéos sur GoodnessTV.
Nous décidons d’aller visiter Jeunes Musiciens du Monde, un organisme québécois, qui s’est donné comme mission d’enseigner la musique à des jeunes Indiens défavorisés. Ce voyage aller-retour qui durera 10 h 30 dans un mauvais taxi va nous permettre de constater les limites de la croissance fulgurante de l’Inde comme puissance économique, croissance basée en grande partie sur l’exploitation des ressources et la disponibilité d’une main-d’œuvre bon marché.
Nous avons été prisonniers d’un embouteillage monstre, le plus gros qu’il ne m’ait jamais été donné de voir. Des milliers de camions parechoc à parechoc sur des kilomètres de distance, en provenance ou en direction de la mine de manganèse (utilisé comme alliage dans l’acier, l’aluminium, les piles, l’enrgais). Des milliers de conducteurs immobilisés probablement durant des jours dans une chaleur impossible respirant des nuages de poussière de terre rouge. Et que dire des villageois vivant aux abords de ces routes, de ces enfants qui se rendent à l’école, de ces mères enceintes respirant les émanations de diesel? Si c’est le prix que l’Inde et ses habitants doivent payer pour se développer, c’est un prix très élevé. Les infrastructures sont nettement insuffisantes pour soutenir un tel rythme et il est difficile de croire que tous les Indiens auront un jour accès à la même qualité de vie que les occidentaux dans un pays ou la croissance économique prime sur tout le reste.
Malheureusement, le retard causé sur la route ne nous a pas permis de passer plus qu’une heure avec Jeunes Musiciens du Monde. À peine avons-nous eu le temps de rencontrer Mathieu, un de ses fondateurs, et de visiter rapidement cette école qui, maintenant, non seulement enseigne la musique, mais également les matières de base à 140 jeunes indiens. Après un bref repas et une courte interview avec Mathieu, que vous verrez bientôt sur GoodnessTV, nous devons revenir vers Goa pour attraper un train vers Cochin, la capitale du Kerala. Train qui, à la mode indienne, finira par arriver en gare avec 3 heures de retard!
Laurent