Le Frigo Jaune permet aux prestataires de restauration d’entreprise de déposer leurs invendus. Les employés, prévenus par une application, peuvent ensuite venir les récupérer.
Un plat préparé qui n’a pas été entièrement distribué, des desserts ou des entrées qui n’ont pas trouvés preneur au buffet… Chaque jour, les prestataires de restauration en entreprise jettent de la nourriture pourtant consommable. C’est pour remédier à cette forme de gaspillage que la startup Le Frigo Jaune a été créée.
À l’origine de ce projet, Laurence Kerjean avait imaginé il y a quelque mois la plateforme Meet ZE chef, mettant en relation des personnes qui ont trop cuisiné, avec des personnes intéressées par le surplus. Mais le projet d’origine a finalement pivoté.
« Nous nous sommes rendus compte que l’entreprise était le meilleur lieu pour installer des habitudes et une communauté d’usage. Blablacar, par exemple, avait commencé par créer des marques blanches auprès d’entreprises, avant de s’ouvrir à l’ensemble des particuliers », souligne-t-elle.
Un geste anti-gaspi et solidaire – Le principe du Frigo Jaune est celui-ci : à la fin de leurs services, les prestataires de restauration déposent leurs invendus dans des doggy bags, dans un frigo (jaune, évidemment) mis à leur disposition. Ensuite, via une application dédiée, les employés sont informés de ce qui a été déposé et peuvent ensuite venir chercher les denrées.
« On ne présume pas de ce qu’ils vont faire de cette nourriture, mais l’idée est qu’elle arrive à quelqu’un qui est dans le besoin. Beaucoup d’employés croisent régulièrement des SDF sur le chemin retour de leur travail », explique Laurence Kerjean. Sachant qu’aujourd’hui, les prestataires ne peuvent pas donner directement la nourriture, pour des raisons légales. D’où l’intérêt d’avoir un intermédiaire.
Un service sur abonnement – Chaque matin, les équipes du Frigo Jaune viennent faire le nettoyage du frigo. Il est également prévu qu’elles donnent les denrées non récupérées à une association locale le cas échéant, mais ce n’est pas arrivé jusqu’ici.
Depuis son lancement très récent, la startup a déjà conquis deux entreprises : le groupe AuFéminin et le siège social de Fleury Michon en Vendée. La cofondatrice confie avoir engagé des discussions avec de nombreuses « grosses boîtes ».
« Les entreprises sont séduites par les aspects anti-gaspillage, (car jeter coûte aussi) et la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), explique Laurence Kerjean, mais nous nous sommes également rendus compte que c’est un projet d’entreprise qui motive les salariés.»
Source: UP