Le millet émancipe les Indiennes
En Inde, l’association SABALA réintroduit la culture du millet tout en autonomisant les femmes. Dans le district de Vizianagaram, dans l’État d’Andréa Pradesh au sud du pays, 2 000 agricultrices produisent désormais cette céréale.
Étendre le millet
Si l’association agit pour réinsérer le millet dans l’alimentation habituelle des Indiens, c’est en raison de ses nombreux avantages ! Facile à cultiver, il pousse sur un sol pauvre et a besoin de peu d’eau, il résiste aussi aux maladies et aux fortes températures ; puis, une fois récolté, il se conserve 20 à 30 ans. Ainsi, il peut faire face au changement climatique et procurer d’importants apports nutritifs à ceux qui le consomment. Le succès du millet est tel qu’en 2017, 300 agricultures du district affiliées à SABALA ont créé la coopérative Arogya. L’organisation achète donc les surplus de millet à 1 000 productrices de Vizianagaram, puis elle les transforme et vend le grain dans les magasins. Grâce aux bénéfices des ventes, la coopérative enseigne à ses membres la fabrication de produits alimentaires à base de millet, comme des gâteaux secs et des préparations pour repas chauds. Arogya commercialise ces préparations en boutique et elle approvisionne également des écoles et des foyers. Pendant la pandémie, les participantes continuent leurs efforts en donnant des biscuits nutritifs à des enfants pauvres par le biais d’une association locale.
Des agricultrices indispensables
Les 1000 agricultures qui produisent du millet offrent donc une assurance alimentaire capable de résister au réchauffement climatique ! Aroya donne, quant à elle, des revenus aux exploitantes et à celles qui fabriquent les produits pour le magasin. Par conséquent, les femmes deviennent plus confiantes et plus indépendantes, car en plus de percevoir une rémunération, elles participent à l’essor de la collectivité. Shiney Varghese, analyste politique à l’Institut pour l’agriculture et la politique commerciale de Minneapolis, soutient donc que la culture du millet « améliore leurs moyens de subsistance, leur donne confiance en elles et leur vaut le respect de leur famille et de leur communauté ». Désormais, elles peuvent se rendre dans les lieux communs au même titre que les hommes et affirmer leurs droits.
L’insécurité alimentaire
En Inde, les femmes ne sont considérées que par leur mariage ; alors les familles les perçoivent comme un poids économique à cause de la dot. L’instruction et le travail comptent peu, ainsi seulement 26 % d’entre elles détiennent un emploi… Toutefois, ce sont des femmes qui s’attaquent à un autre problème national, celui de l’insécurité alimentaire. Près de 195 millions d’Indiens souffrent de malnutrition, et 38 % des enfants de moins de 5 ans sont touchés par un retard de croissance. Bien que le riz constitue un aliment de base en Inde, sa production devient de moins en moins rentable avec les changements climatiques. Car, les sécheresses réduisent la culture du riz et du blé, qui ont besoin de grandes quantités d’eau.
Sources : Yes Magazine ; The Gardian ; Le Petit Journal
Crédits Photos :@qriusv/Unsplash ; @arthur_besnard/Unsplash
Global Goodness vous suggère : Inde : des « congés menstruels » ; Au Yemen, des femmes s’émancipent par les panneaux solaires
Encouragez-nous si vous aimez lire des histoires positives.