Le Misanthrope
Théâtre du Nouveau Monde
16 janvier au 11 février 2024
Quel prix la sincérité à tout prix ?
Alceste est un indigné permanent ; pour lui, tous les gens sont hypocrites par intérêt ou par crainte de déplaire, transformant la société en un vaste marécage de compromissions. Ce qui n’aide en rien cet homme irritable et un brin dépressif, c’est qu’il fait partie de la haute société, un monde peuplé de petits et grands marquis élégants, où le paraître l’emporte sur l’être, où l’arrivisme politique et les prétentions littéraires s’entrecroisent et où le potinage est un sport d’élite. l C’est à peine si Alceste tolère son ami Philinte, un homme pourtant honnêtement aimable qui essaie sans cesse et sans succès de l’empêcher de se mettre les pieds dans les plats. Or Alceste, c’est son grand drame, est éperdument amoureux d’une jeune veuve redoutablement brillante, mais qui incarne tout ce qu’il exècre : Célimène est coquette, ostensiblement superficielle, talentueusement médisante et championne du double-jeu. Surtout, elle réussit à tenir en haleine les quatre prétendants qui papillonnent autour d’elle : l’orgueilleux Oronte, l’agaçant Acaste, l’arrogant Clitandre et notre pauvre Alceste qui veut forcer Célimène à se déclarer avec franchise. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu, surtout que la prude Arsinoé et la douce Éliante s’intéressent aussi à Alceste…— par Paul Lefebvre
Comme il l’a montré par son électrisant Britannicus en 2019, le metteur en scène Florent Siaud sait éclairer nos enjeux de société par son approche contemporaine des textes classiques. Pour ce Misanthrope au temps présent, il a choisi les remarquables Francis Ducharme, Alice Pascual et Évelyne Rompré pour incarner le trio moliéresque par excellence : Alceste, Célimène et Arsinoé.
Ce que Global Goodness en dit…
Le metteur en scène Florent Siaud présente une version captivante et moderne du Misanthrope au TNM. À travers une réinterprétation audacieuse, les vers de Molière prennent vie avec conviction et perspicacité. Francis Ducharme, dans le rôle d’Alceste, évite une interprétation linéaire, explorant avec nuances la recherche de vérité du personnage. La mise en scène sombre dépoussière le classique et les échanges philosophiques entre ces personnages oisifs se déroulent dans une ambiance plutôt décadente.
Cette approche singulière rend la production des plus intéressante, confirmant la pertinence intemporelle de l’écriture de Molière.
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