Le retour de la chouette effraie
En Angleterre, le nombre de chouettes effraie a augmenté drastiquement grâce à des boîtes créées par l’homme. Cette initiative de protection datant de 1987 a presque fait tripler leur nombre.
Une espèce en voie de disparition
En 1987, le nombre de chouettes effraie était alarmant : on comptait seulement 4500 couples en Angleterre. Ce rapace nocturne reconnaissable à sa tête blanche en forme de cœur a connu une baisse de 70 % de son espèce depuis les années 1930. Grand gourmand des rongeurs type souris et musaraignes, la chouette effraie ne pouvait que s’entendre avec les agriculteurs. Cependant, l’agriculture s’est intensifiée au milieu du 19e siècle et les espaces ruraux se sont appauvris par l’utilisation des produits phytosanitaires. Des touffes d’herbes pleines de rongeurs ont été éliminées pour étendre les parcelles. Pour construire son nid, la chouette recherche des constructions humaines en milieu rural telles que des granges, combles ou encore clochers d’église.
Depuis une cinquantaine d’années, de nombreuses associations luttent contre la disparition de cette espèce déclarée protégée en 1981. De l’Amérique à l’Europe, nombreuses sont les campagnes de sensibilisation qui encouragent sa reproduction. Les agriculteurs s’engagent également dans cette démarche en créant des ouvertures dans les granges afin qu’elles puissent faire leurs nids.
Objectif : doubler la population
Au cours de l’année 1988, l’ornithologue Colin Shawyer se rend compte que l’accent n’est pas à mettre sur la création d’habitats, mais plutôt sur les sites de nidification. La destruction de vieilles granges a en fait participé au ralentissement de la reproduction des chouettes effraies. Pour ce faire, il met en place le Barn Owl Conservation Network afin d’encourager la conservation de cette espèce. Cette organisation va permettre l’installation de plus de 20 000 nichoirs en Angleterre, semblables à des boîtes en bois. Colin Shawyer aura participé à la création de plus de 4000 sur le territoire. « C’est toujours un grand privilège de se rendre à une boîte et de voir qu’elle est utilisée. […] Nous sommes chanceux, car c’est une espèce qui a beaucoup de charisme et d’attrait », dit-il d’après le journal britannique The Guardian. Aujourd’hui, chaque région compte des bénévoles qui fabriquent et installent des nichoirs. Le nombre de chouettes effraie a presque triplé, et jusqu’à 80 % d’entre eux nichent maintenant dans des boîtes fabriquées par l’homme. Selon Shawyer, cette espèce de rapaces dépend désormais des humains : « Si toutes ces boîtes tombaient, nous verrions probablement l’extinction. »
Au Portugal, l’entreprise viticole Companhia das Lezíria vend son vin dans des boîtes conçues pour être réutilisées comme nichoirs. La chouette effraie joue un rôle important dans la protection des vignes, il est donc nécessaire de la préserver.
Crédits Photos : Toby Humby
Sources : The Guardian, LPO Rapaces
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