Cela va surprendre mais au royaume du pétrole, on apprend aussi à sauver la planète. Du moins, à l’école secondaire Lord Shaughnessy, à Calgary.
L’établissement scolaire public a été désigné le « plus vert au pays » par le Conseil du bâtiment durable.
A première vue cela peut paraitre étrange. En effet , en s’approchant de la bâtisse couleur beige-brun. Pas de murs fabriqués avec des matériaux recyclés ou tatoués de panneaux solaires. Pas d’immense support à vélos à l’entrée. Seulement une tonne de béton qui rappelle l’architecture brutaliste ou les polyvalentes des années 1970.
Cependant une fois à l’intérieure de nombreuses initiatives sont visibles.
Les élèves font pousser leur nourriture, des ingrédients qui servent ensuite dans les cours de cuisine ou qui sont vendus aux restaurants locaux. Ils pratiquent l’aquaponie, l’art de cultiver des plantes et d’élever des poissons en symbiose.
Ils ont installé des murs végétaux pour améliorer la qualité de l’air dans les salles de classe et le tapis a été fabriqué avec des filets de pêche recyclés.
Mais au-delà de ces initiatives, c’est surtout la méthode d’enseignement qui diffère.
L’École Lord Shaughnessy offre un programme spécialisé en énergie et en environnement, et les élèves qui y sont inscrits passent très peu de temps en salle de classe.
Chaque jour, mes élèves arrivent avec une dizaine de propositions. Et si on créait un jardin communautaire dans notre quartier? Et si on demandait au gouvernement d’installer des panneaux solaires dans toutes les écoles de la province?
Le but, ce n’est pas de réussir tout le temps, mais plutôt de comprendre tout le travail, toutes les consultations qu’il faut faire si l’on veut changer les choses. Souvent, j’entends des jeunes qui me disent : « Quand je serai grand, je veux changer le monde! » Mais personne ne leur apprend à le faire. L’approche d’enseignement très terre à terre, qui incite les élèves à faire preuve d’initiative, semble porter fruit.
Plusieurs adolescents, aux prises avec des problèmes de santé mentale, d’anxiété, qui avaient perdu le goût de l’école avant d’arriver à Lord Shaughnessy, s’accrochent. Ils se sentent respectés, utiles.
Source : Radio Canada