Les entreprises à impact en plein essor
Depuis plusieurs années, les entreprises s’impliquent davantage dans les défis environnementaux et sociaux qui interrogent nos sociétés. Ce sont les entreprises à impact. Plus qu’un engagement de façade, ces sociétés conjuguent leur objectif de rentabilité économique et d’implication sociale. Et c’est tout le circuit économique qui suit cette dynamique.
Consommateurs et employés
Depuis 2010, l’expression « bullshit job » s’est installée dans le langage commun. Elle exprime un sentiment qui a traversé une bonne partie de l’Occident. Ce terme traduit la sensation, pour les employés, d’effectuer un travail inutile pour la société. Et donc inintéressant pour soi-même. De même, de nombreuses études font état de la volonté des jeunes générations d’être utile à la société. Pour eux, le travail n’est plus seulement une source de revenus, mais aussi un moyen de réaliser leur quête de sens. Désormais, nombre d’entre eux privilégient cette volonté d’être utile à l’importance de leur rémunération.
Pour beaucoup d’entre eux, être acteur de changement passe aussi par des dépenses militantes. En d’autres termes, les consommateurs tendent à choisir des services et des produits en accord avec leurs valeurs écologiques et sociales. L’étude de « In Brands We Trust » indiquait que 70% des Français choisissaient ou rejetaient une marque selon ses valeurs. Cette réalité se retrouve partout en Occident. À nouveau, les consommateurs tendent à privilégier l’engagement sociétal des entreprises plutôt que la qualité ou le prix des produits et services.
Forcément, les entreprises se sont adaptées à l’importance croissante que prenait l’action sociale. Bien que cet engagement puisse être désintéressé, il peut aussi être indirectement motivé par une ambition économique. En effet, pour proposer un produit ou un service, il faut employer du personnel. Or, être une entreprise à impact constitue un argument attractif, voire même un impératif, pour les futurs salariés. De même, cet engagement se révèle de plus en plus important pour vendre ces produits. Par conséquent, l’action sociale se confond avec la réussite économique. Résultat, c’est tout le secteur financier qui se transforme.
Chaine économique
Des fonds d’investissement aux établissements bancaires, l’investissement solidaire séduit de plus en plus. En 2020, les jeunes entreprises ont vu le nombre d’investisseurs augmenter de 50%. De surcroît, les montants investis ont presque doublé. Les startups engagées ont réussi à persuader les investisseurs de leurs capacités à s’affirmer sur le plan économique. Pendant longtemps, ces organisations étaient associées à des préjugés : naïfs, irréalistes et enfantins. Le succès des entreprises à impact comme Back Market prouve le contraire. D’ailleurs, l’engagement social peut être perçu comme un atout auprès des investisseurs.
Plus encore, certains fonds sont désormais entièrement consacrés aux startups à impact. Pour Audrey Simiana, directrice du fonds d’investissement solidaire La Ruche, l’intérêt est double. Ces fonds d’investissement rassurent les jeunes entrepreneurs qui craignent parfois « de voir la nature de leurs projets détournée ». Elle ajoute :
« C’est un moyen d’accélérer l’émergence de ces nouveaux modèles d’entreprises plus durables »
Quant aux établissements bancaires, ils disposent de deux leviers d’action. Ils proposent des épargnes solidaires aux particuliers et allouent des prêts dits à impact. Ces derniers sont disponibles pour toutes les entreprises et incluent des exigences environnementales ou éthiques. Ainsi, une entreprise peut voir son taux d’intérêt diminuer si elle atteint un objectif, écologie ou éthique, fixée préalablement. À l’inverse, ce taux d’intérêt peut aussi être majoré si la société n’atteint pas sa cible.
Sous l’impulsion des particuliers, tout le tissu économique se transforme rapidement. Les initiatives soucieuses de l’environnement ou de la société se propagent. Mieux, elles prospèrent.
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