Les 11 millions d’habitants de São Paulo ont frôlé la catastrophe il y a trois ans. À la Suite d’une sécheresse et à une gestion désastreuse, les réservoirs destinés à approvisionner la ville en eau potable étaient vides. Une ressource que plusieurs quartiers et leurs habitants apprennent à gérer eux-mêmes, comme un bien commun. Ils aménagent des parcs, des fermes, et des jardins communautaires.
« Tout ce que nous produisons est bio, mais nous vendons à des prix accessibles », tient à préciser Vilma. La quadragénaire est originaire du Pernambuco, dans le nord-est du Brésil. Des aliments et des cosmétiques organiques faits à partir de plantes cultivées en permaculture dans une ferme communautaire « Quebrada Sustentável » – qui peut se traduire par « cité » ou « ghetto » soutenable.
« L’hydrographie de São Paulo, en fait, est très riche », souligne la jeune femme. Elle permet à des projets comme celui-ci de s’approvisionner en eau sans la puiser au robinet. Dans le jardin communautaire Quebrada Sustentável, la source est canalisée et nourrit un système d’irrigation qui approvisionne toutes les plantations.
« Ici, nous avons monté un système expérimental d’assainissement des eaux de cuisine usées à l’aide de bananiers », explique David, jeune homme, lui aussi membre de l’association.
« Nous accueillons aussi les enfants des écoles du quartier pour des ateliers », le projet, et les produits vendus sont avant tout destinés aux habitants du quartier, et non aux consommateurs des quartiers plus argentés de la mégalopole.
Dans la zone ouest de São Paulo, dans le quartier beaucoup plus aisé de Pompéia, c’est la construction d’un nouvel immeuble de 22 étages qui menace la viabilité d’un projet participatif né il y a quatre ans. Les habitants qui ont donné naissance à ce petit havre de paix ne baissent pas les bras. Ils tentent toujours d’empêcher la construction, et de sauver « leurs » sources.
Texte et photo : Rachel Knaebel
Source : Bastamag