Les tortues luths pondent en Thaïlande pour la première fois depuis 20 ans
Les spécialistes de la vie marine ont compté un nombre considérable de nids de tortues luths sur les plages thaïlandaises. Une nouvelle qui redonne de l’espoir pour les espèces en danger.
Un calme nécessaire
Les récents évènements sanitaires ont pour beaucoup de scientifiques des conséquences positives sur l’environnement. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir circuler sur internet des images d’animaux sauvages se promenant dans les rues désertes des villes sous confinement. Beaucoup d’entre elles ayant été démenties par des spécialistes de l’information, les bonnes nouvelles environnementales semblent en effet se trouver plutôt du côté des plages. En effet, les espèces marines ravivées semblent reprendre des forces. C’est le cas des tortues luths qui, rares en temps normal, ont été aperçues en train de pondre sur les plages thaïlandaises.
La Thaïlande, qui considère ces tortues comme une espèce en danger à l’échelle à nationale, est particulièrement fière d’avoir pu trouver ces nids.
« C’est un très bon signe pour nous parce que les tortues sont constamment mises en danger par les pêcheurs et les humains qui perturbent le calme des plages ». Kongkiat Kittiwatanawong, directeur du Centre de biologie marine de Phuket (propos recueillis par the Guardian).
Pour la première fois depuis 5 ans, les tortues luths sont enfin retournées sur les plages thaïlandaises. Ainsi, plus de 11 nids ont pu être comptés, le plus gros nombre jamais répertorié en 20 ans. Les conditions actuelles sont en effet propices à la ponte des tortues. Depuis les restrictions des déplacements imposées dans le pays, les plages ont pu retrouver le calme nécessaire aux tortues, d’habitude effrayées par les baigneurs et les touristes.
Des populations en Floride
La Thaïlande n’est pas la seule région du monde à témoigner de ce retour. En effet, la Floride est devenue la région du monde la plus densément occupée par les tortues de mer. La plage de Juno a pu accueillir plus de 21 000 nids l’an dernier. Cette année, deux semaines après le début de la saison des pontes, 76 sites sont occupés par les tortues luths. En 2019, elles n’en utilisaient que 9.
« Notre monde a changé. Mais ces tortues font ça depuis des millions d’années. C’est rassurant de voir que la Terre continue de tourner ». Sarah Hirsch, directrice de la recherche et données au Centre de la Vie marine à Loggerhead.
Pour beaucoup de scientifiques, la crise du coronavirus est l’occasion de réapprendre à la population l’importance du respect des zones naturelles. Ce genre d’illustration permet alors de montrer à ceux qui doutaient encore, l’impact que la vie humaine a sur l’environnement. Selon les spécialistes, cette progression pourrait être le signe qu’il y a de l’espoir aujourd’hui pour les espèces en danger.
Crédits photos : Mitchel Lensink jcob nasyr