L’intelligence artificielle au service de l’environnement
Arrêter le changement climatique est la mission principale de Carbon Lighthouse. En effet depuis 10 ans, cette entreprise fait faire des économies aux propriétaires de bâtiments et limite les émissions de CO2.
Une idée innovante
En 2010, Brenden Millstein et Raphael Rosen lancent leur entreprise : Carbon Lighthouse. Leur but est de permettre aux entreprises commerciales ou industrielles de faire des économies d’énergie et donc… d’argent. À travers un système relié à l’intelligence artificielle, CL sait quelle voie emprunter pour intéresser les investisseurs. « Nous pensons qu’essayer de toucher le cœur et l’esprit des propriétaires de bâtiments est un processus trop lent pour notre objectif », explique Millstein. En effet, il pense qu’il faut plutôt insister sur les économies que le business peut effectuer. Ainsi, les PDG comprennent concrètement l’intérêt de l’économie d’énergie. En ciblant ces propriétaires de bâtiments, c’est plusieurs millions de dollars et centaines de tonnes de dioxyde de carbone que touche Carbon Lighthouse.
« On ne peut espérer stopper le changement climatique si on ne se tourne pas vers les entreprises commerciales et industrielles ».
Après la signature d’un contrat, CL installe son réseau de capteurs reliés à l’intelligence artificielle dans le bâtiment visé. Le logiciel, appelé CLUES, va traiter différentes données et ensuite faire des recommandations concernant l’économie d’énergie. Les interventions de Carbon Lighthouse ont ainsi permis, depuis 10 ans, l’économie en énergie de l’équivalent de 11 centrales électriques.
Une technologie qui a fait ses preuves
Dans le quartier de la finance de Miami, aux États-Unis, un bâtiment de 626 000 m2 a bénéficié de CLUES. Après avoir traité les différentes données, l’IA a pu proposer notamment une optimisation du chauffage et de la climatisation grâce à un processus d’automatisation. Par exemple, lorsqu’une réunion a lieu dans une pièce, la climatisation s’activera automatiquement, et s’éteindra ailleurs. Même système avec le chauffage. Avec ces recommandations, cette entreprise a pu faire des économies de l’ordre de plus de 500 000 $ et environ 142 tonnes de dioxyde de carbone n’ont pas été libérées. En effet, les capteurs d’un bâtiment vont traiter 16 types de données. Dont, entre autres, la température de l’air, ou encore l’intensité lumineuse d’une pièce.
Une fois l’analyse effectuée par l’intelligence artificielle, des recommandations de plusieurs ordres sont faites à l’entreprise. Il peut s’agir parfois d’un remplacement d’équipement, mais pour 80 % des cas les changements vont concerner l’optimisation du matériel déjà existant. « Il y a cette fausse dichotomie qui veut qu’on puisse soit faire des actions pour l’environnement, soit pour son porte-monnaie ». Une idée d’autant plus fausse, qu’aujourd’hui dans le monde les énergies renouvelables reviennent souvent moins que chères énergies fossiles. En effet, selon une étude menée par le FMI, le prix de l’énergie solaire aurait baissé de plus de 76 % et le prix de l’énergie éolienne de plus de 34 % ces dernières années.
Crédits photos : Marcin Jozwiak et Carbon Lighthouse