L’intelligence artificielle au service des éléphants menacés
Une récente étude a révélé que la population des éléphants de forêt en Afrique avait considérablement diminué. Dorénavant, ils sont classés comme une espèce en voie de disparition. En effet, leur population est passée de 100 000 en 2011 à près de 40 000 en 2019. La raison qui explique cette forte décroissance est principalement reliée au braconnage.
Un chercheur avant-gardiste
Peter Wrege, un chercheur de l’Université de Cornell, a eu une nouvelle idée pour protéger les éléphants. Il a décidé de poser neuf appareils d’enregistrements sonores dans la forêt tropicale d’Afrique centrale afin de suivre les éléphants.
Les forêts sont très denses et les fichiers sonores énormes. De ce fait, il serait très long et très difficile d’analyser toutes ses données. Il serait davantage plus long d’utiliser ses résultats afin d’agir concrètement pour sauver les éléphants des braconniers.
C’est ici qu’intervient Conservation Metrics. Les dirigeants de cette société ont développé un outil utilisant l’intelligence artificielle. Elle permet de détecter les bruits d’éléphants des autres bruits de la forêt. Il est intéressant de préciser que l’appel d’un éléphant peut parcourir près de 13 km.
Un projet d’acoustique
Elephant Listening Project a installé 50 capteurs dans une zone de 580 miles carrés d’un parc national de la République du Congo. Cet outil permet d’analyser les tonalités différentes et complexes utilisées par les éléphants pour communiquer entre eux.
Afin de donner une idée de l’ampleur du projet, il génère près de 7 téraoctets de données tous les trois mois. C’est l’équivalent de 2 millions de chansons téléchargées. C’est alors qu’intervient l’intelligence artificielle qui analyse toutes ses données avec une très grande précision.
Lorsqu’il y a détection d’une basse fréquence de longue durée de la part d’un éléphant, les scientifiques du projet peuvent rapidement avertir les gestionnaires des parcs afin de mieux intervenir et protéger les éléphants.
« Un élément clé de cette collaboration est d’accélérer les choses, afin que nous puissions montrer aux personnes qui gèrent le parc national que nous pouvons fournir des informations qui feront une différence. S’il nous faut un an pour comprendre ce que font les éléphants dans la forêt, il est déjà trop tard » — Peter Wrege, directeur du Elephant Listening Project (ELP), pour Cornell Chronicle.
Par l’utilisation des données recueillies, Wrege et son équipe peuvent désormais créer des cartes faisant état des différentes habitudes de déplacements des éléphants. À titre d’exemple, une carte peut révéler la présence des éléphants en des lieux considérés à haut risque de braconnage. Les scientifiques partagent alors leurs données aux gestionnaires qui peuvent ensuite agir et surveiller directement ses populations d’éléphants.
Wrege et son équipe ont conscience que l’acoustique n’arrêtera pas le braconnage. Ils estiment que cette nouvelle méthode sera suffisamment rapide et efficace pour réussir à faire une différence dans la protection des éléphants de forêt.
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Sources : Good.is & Cornell Chronicle.
Crédits photos : digitalarbyter & Graham Hunt sur Unsplash.